Contrairement à ce que son titre suggère peut-être, A Boy, A Girl And A Bike ne raconte pas l’histoire d’un garçon, d’une fille et d’une moto ("bike" peut signifier moto) mais bien d’un vélo. Ce qui est tout de suite moins sexy, reconnaissons-le. Toutefois les films qui évoquent la petite reine sont suffisamment rares (on pense aux Cracks de Alex Joffé ou plus tard au Vélo de Ghislain Lambert) pour s’y arrêter quand on en trouve un. Son sujet fait évidemment de A Boy, A Girl And A Bike est un film assez curieux, qui s’attarde sur de petits détails techniques que seuls les cyclistes comprendront. Mais, comédie romantique aussi charmante que nostalgique, son intérêt se trouve ailleurs, dans cette Angleterre du nord (le Yorkshire) qui lui sert de cadre, entre usine et campagne verdoyante, une Angleterre hors du temps, qui semble avoir disparue, envolée, balayée par le progrès. Inoffensif, ce divertissement bucolique étonne toutefois par ses allusions sexuelles à peine voilées.
Exsudant le désir par tous les pores, Diana Dors, à peine 18 ans à l’époque et déjà charnelle, n’est pas étrangère à cette atmosphère gentiment érotique dans ce rôle d’une gamine qui affole les hommes, le short bien moulant, plus intéressée par les pompes à vélo que par les courses. Plus sage et néanmoins sexy elle aussi, Honor Blackman (la future Pussy Galore de Goldfinger) impose déjà une présence assurée. Toutes les deux n’ont aucun mal à éclipser un casting masculin trop inodore, principal faiblesse d’un film qui par ailleurs souffre d’un scénario assez maigre et d’une fin décevante car vite expédiée. Reste le charme de des deux actrices et de cette Angleterre paisible d’un autre temps ainsi que cette authenticité dans le jeu des comédiens et des décors propres au cinéma british de jadis, qui donnent toute sa valeur, modeste mais adorable à cette truculente comédie romantique vestige d’une ambiance surannée, d’une insouciance à jamais évaporée... (14.01.2024) ⍖⍖
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