Curieuse trajectoire que celle de Colleen Brennan qui, sous le pseudonyme de Sharon Kelly, enchaîne d’abord, pendant les années 70, les petits rôles, souvent non crédités, dans des films sexy (Supervixens, The Boob Tube) ou pas (La cité des dangers de Robert Aldrich) avant de disparaître des écrans pour finalement revenir en 1983 et jusqu’en 1990 mais cette fois sous une bannière franchement pornographique (Taboo III, Matinee Idol…). Alice Goodbody s’inscrit dans la première moitié de sa carrière et lui offre un de ses rares premiers rôles. Elle y campe une serveuse qui rêve de faire du cinéma. La chance semble lui sourire lorsqu’elle rencontre un type qui bosse justement comme assistant de production sur une sorte de version musicale de Jules César (un peu comme Jésus Christ superstar). Las, à chaque fois qu’elle s’apprête à tourner une scène, un accident a lieu qui la contraint à s’éloigner du plateau. Elle reçoit dans la gueule un spot, une caméra, un bout de décor…
Mais pour gravir les maigres échelons qui la conduisent de simple silhouette à un personnage récitant des dialogues, elle doit surtout tailler des pipes à son bienfaiteur et coucher avec des bonshommes du studio tous plus bizarres et déviants les uns que les autres. De là le caractère répétitif de Alice Goobody qui se contente d’enfiler, entre deux tentatives de tournage, les séquences de fellation (dans une bagnole, sur la plage, avec ou sans minerve…) et les rencontres, sexuelles entre l’apprentie comédienne et une gent masculine pour le moins libidineuse. Gras et salace, le film n’est pas tellement drôle mais il bénéficie, outre une mise en scène honnête (davantage en tout cas que bien d’autres crapoteuses productions érotiques du même étalon), d’une Colleen Brennan touchante par son charme, naturel et tout en beauté mammaire garantie sans silicone, dans la peau de cette jeune femme un peu naïve, désillusionnée par une expérience cinématographique de plus en plus calamiteuse. (03.03.2024) ⍖⍖
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