Rien ne ressemble plus à un album de Ozric Tentacles qu’un autre album de Ozric Tentacles. Et en live, comme c’est ici le cas, c’est encore pire. En revanche, ce qu’il y a de rassurant pour le fan, c’est que lorsque l’on aime un titre du groupe, on est alors assuré d’accrocher à l’intégralité de sa discographie pantagruélique. Sunrise Festival se veut une carte postale fidèle de la prestation que les Anglais ont éjaculée lors du dit festival, en son (le cd) et en images (le dvd). Bel objet donc. Pour qui connaît les lascars et leur chaudron musical dans lequel baignent dans un bouillonnant mélange, rock progressif cosmique, musique psychédélique, dub et un peu tout ce qui passe, aucune déception en vue à l’approche de glisser ces deux supports dans la fente appropriée. Fidèle à une formule dont il ne se départira donc jamais (et c’est tant mieux) le Ozric déverse avec énergie et bonne humeur son torrent habituel de notes. Ed, le leader, branle son manche en bon virtuose qu’il est, à l’instar de ses trois autres partenaires pour une partouze furieuse qui file le tournis, fait les mains moites. La musique du groupe, joyeusement instrumentale et colorée est de celle qui vous donne la banane et surtout la gaule des grands jours, elle est une hampe de lancement dure et ferme à toutes les dérives possibles, aux jams infernales (d’ailleurs bien que structurées, ces saillies humides ont toutes des allures d’improvisations sauvages), véritable pandémonium orgiaque qui sent bon la fumette et les herbes de Provence.
Comme toujours, ceux qui abhorrent la démonstration, la virtuosité soit disant stérile seront encore une fois au bord de l’écœurement et passeront leur chemin. Les autres, qui estiment que le groupe sait néanmoins toujours rester groovy, digeste et accessible malgré l’étalage de sa dextérité technique, vont frôler l’orgasme à chaque instant de ce Sunrise Festival qui voit les Anglais se frotter la verge (sauf Brandy bien entendu, en dépit des déhanchés lascifs de sa basse volubile) en titillant les muqueuses de certains de leurs coups de boutoir parmi les plus réputés, tels que « Vita Voom », Jurassic Shift », « Snakepit », « Eternal Wheel » ou bien encore l’ébouriffant « Tidal Convergence » qui achève le set en beauté. Jouissif pour le moins. Comparer à son pendant audio, le dvd qui l’accompagne, sachez qu’il comprend un titre supplémentaire, « The Throbbe ». Voilà donc, une excellente illustration tant sonore que visuelle de ce que vaut sur scène le mad Ozric Tentacles et qui nous permettra de patienter en attendant la naissance d’un nouveau rejeton de plus. (27.07.2008) ⍖⍖⍖
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