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Dan Swanö est une vraie usine métallurgique à lui tout seul. Boulimique de travail et multi-instrumentiste de génie (chant, guitare, claviers, batterie : tout y passe), le Suédois s'est imposé durant les années 9O avec son studio Unisound comme le gourou de toute la scène extrême scandinave, produisant, excusez du peu, Marduk, Dissection, Sacramentum, Opeth, Katatonia, Tristitia ou bien encore Theatre Of Tragedy. Parallèlement à cette activité, il jongle également avec un nombre incommensurable de projets, qu'ils soient sérieux (Edge Of Sanity, Nightingale) ou éphémères (Karaboudjan, Infestdead), sans compter les coups de mains occasionnels (batteur sur Tonight's Decision de ses potes de Katatonia) et les participations diverses (le Space Metal de Star One ou bien Dead Reckoning de Threshold). Les groupes qu'il monte répondent généralement à un dessein précis : rendre hommage au death suédois des Grands Anciens avec Bloodbath par exemple. En ce qui concerne Pan.Thy.Monium, un de ses projets les plus fracassés du bocal, il s'agit de se servir du death metal comme terreau à toutes les expériences possibles et concevables. En bref, violer les règles qui régissent le genre et oser tout et n'importe quoi. Le résultat ne sera sans doute pas au goût de tous, mais il a le mérite d'exister et d'ouvrir des portes.
Secondé par ses comparses de Edge Of Santy, Swanö nous propose donc une mixture inédite. Dans sa marmite, baignent des composants purement death (voix caverneuses, rythmiques plombés, accélérations furieuses), qu'il pimente d'emprunts extérieurs : soli de guitares lumineux et ultra mélodiques, présence d'un saxophone pris de délirium tremens (sur "Lava" notamment), plans en provenance d'une autre planète, ambiance live. Il n'hésite pas non plus à pondre un titre de plus de 20 minutes, chose alors impensable dans le landerneau du death metal, et qui le demeure toujours et ce, en dépit de la démarche couronnée de succès d'Opeth. Le titre "Lömska Försat" où copulent chants de gargouilles, passage speed, solo seventies digne de Ritchie Blackmore et orgue d'église, s'avère très symptomatique de ce que le groupe cherche à créer. Connaissant la passion que porte Dan au rock progressif, il serait tentant de ne réduire Pan.Thy.Monium qu'à une sorte de death progressif. Cette étiquette n'est pas forcément fausse. Toutefois, la musique régurgitée par le groupe va bien au-delà de toute classification et se révèle en définitive bien délicate à décrire. Les Suédois ont décidé de larguer les amarres du monde connu pour s'aventurer au fond d'une galaxie qui n'appartient qu'à eux. Chaotique pour le moins, mais néanmoins passionnant pour cette volonté de malaxer un genre bien codifié afin d'en explorer toutes les combinaisons possibles. (10.03.2007) ⍖⍖⍖
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