Artisan très mineur du bis italien des années 70, il est pourtant permis de nourrir une certaine sympathie pour Angelo Pannacciò. Parce que sans pognon ni talent, il s’est échiné à bricoler des films qu’il a par ailleurs produits et scénarisés avec une opiniâtreté qui est tout à son honneur. Parce que l’érotisme voire même le porno (Luce Rossa, La petite culotte mouillée) furent la boussole de sa carrière placée sous le signe du sexe le plus racoleur. Ce dont on ne se plaindra donc pas mais n’a pas suffi à extraire son œuvre (?) d’une médiocrité sinistre. Considéré comme un de ses efforts les moins nuls avec Bacchanales infernales (quel programme!), Les anges pervers en témoigne, faux giallo mais vrai film érotique.
Son sujet (après la mort du vieux Thomas Hilton, ses héritiers sont peu à peu décimés par un mystérieux assassin) et qu’il ait été tourné durant l’âge d’or du genre ne doivent pas vous tromper, les accouplements – nombreux – des divers membres de la maisonnée, intéressent davantage le réalisateur que la mise en image des meurtres et la résolution d’une énigme pour le moins confuse. Pourtant, quelques transitions habiles, des intérieurs baignant dans un éclairage soigné et la sensualité trouble des comédiennes (Jessica Dublin, Camille Keaton ou Lorenza Guerrieri) créent une atmosphère à la fois licencieuse et pesante qui lui confère un charme aussi obscur que malsain. Reste que ses différents titres selon les pays (Sex Of The Witch, Il Sesso Della Strega) et son affiche aguichante et réussie rendent Les anges pervers plus fameux qu’il n’est en réalité, petite réputation que son résultat laborieux plus sexy qu’angoissant peine à justifier (24.06.2024) ⍖⍖
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