Pan.Thy.Monium n'est pas une question de raison, c'est une question de foi. Ou l'on accroche aux délires de Dan Swanö et des mecs de Edge Of Sanity ou l'on décroche d'entrée de jeu. A la décharge de ces derniers, il faut bien admettre que l'écoute de la (courte) discographie des Suédois réclame un tant soi peu d'ouverture d'esprit. Comme son nom l'indique ce nouveau (et dernier) méfait est leur troisième vomi à la face du monde et il reprend là où ses deux prédécesseurs nous avaient laissé en rade au bord d'un abyme d'interrogations. Le gourou suédois de toute la scène extrême nationale n'est pas seulement un stakhanoviste, il est aussi un musicien hétéroclite et un brin schizophrène. Tel un Dr Jekyll et Mr Hyde du metal, il aime à la fois le death et le rock progressif, deux genres qui copulent avec bonheur avec ce projet pour le moins insolite. Insolite aussi bien dans le fond (une musique complètement azimutée où se succèdent solos prog, saxophone et voix caverneuses pour un résultat que d'aucuns jugeront indigeste) et dans la forme (musiciens planqués derrière des surnoms bizarres, titres de morceaux à l'avenant, sans oublier l'exceptionnelle présence de Raagoonshinnaah).
Toujours plus biscornu, Pan.Thy.Monium va cette fois encore plus loin dans le délire musical. "The Battle Of Geeheeb" et "Thee-Pherenth" sont de véritables auberges espagnoles qui semblent pousser jusqu'à ses limites un concept forcément éphémère. Sans queue ni tête, ces deux morceaux se révèlent excellents bien que l'on ne puisse s'empêcher de se demander où le groupe veut en venir. Mais peut-être ne le sait-il pas lui-même ? Plus posé, aérien et entièrement instrumental, "Behrial" est quant à lui une pure merveille, un bijou d'émotion et de finesse. Il achève cet ovni musical de quatre titres sur une note emprunte de beauté et de sérénité, "In Remembrance" et sa minute fantôme n'étant qu'un gag. Mais ce non-morceau ne symbolise-t-il pas justement la démarche iconoclaste de Pan.Thy.Monium ? Un grand disque donc et qui trouvera un digne successeur avec Sbrodj, unique copulation musicale du tout aussi éphémère Karaboudjan. (09.03.2007) ⍖⍖⍖
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