Le metal est une musique universelle. Ainsi, pas une de ses chapelles qui n'ait été construite aux quatre coins du globe. Le death metal n'échappe donc pas à la règle, le genre ayant très tôt essaimé un peu partout, depuis les premiers assauts du groupe de Chuck Shuldiner qui donna son nom à ce style qui repoussait alors les limites de l'inaudible, dans la seconde moitié des années 80 depuis la Floride, véritable épicentre du phénomène. Chaque contrée a vu par la suite, grâce notamment au tape-trading, fleurir de vaillants soldats de l'extrême. En Hollande, ce fut Pestilence qui s'imposa. Mallevs Maleficarvm constitue sa première sortie sur le terrain, après une poignée de démos, dont deux d'entre elles - Dysentry en 1987 et Penance en 1988 - se retrouvent accolées à ce dernier sur la version ressortie en cd au cours des années 90.
Le groupe s'articule autour de deux fortes personnalités : le gueulard Martin Van Drunen et le gratteux Patrick Mameli. Mais, en dépit d'une maîtrise du genre déjà évidente, les deux lascars peinent encore à imposer leur identité, Drunen par exemple ne faisant pas grand chose d'autre que chausser les pompes du grand Shuldiner, alors qu'il montrera un véritable de talent sur Consuming Impulse, puis sur les albums de Asphyx (toute une époque...). Proche de Scream Bloody Gore et Leprosy (les deux premiers Death), autant dire que Mallevs Maleficarvm va à 100 à l'heure, à fond les manettes, sans qu'un titre ne se détache toutefois réellement du lot, à part peut-être "Cycle Of Existence" et l'instrumental (un exercice que Pestilence affectionne) "Osculum Infame". Un disque honnête donc, détenteur de ce charme des œuvres de jeunesse, d'un sens de la mélodie singulier, certes encore discret, mais néanmoins indéniable, et défendu par des musiciens de qualité et inspirés, autant de qualité cependant parasitées par des influences que le groupe n'a pas encore su digérées suffisamment. Ses successeurs rectifieront le tir avec brio. (22.02.2007) ⍖⍖
Commentaires
Enregistrer un commentaire