Produit fourre-tout, Circus Night réunit bizarrement 9 titres enregistrés à Stockholm en octobre 1995, couplés à 3 autres issus du concert donné par Rainbow en 1980 au fameux Budokan de Tokyo. Concentrons-nous d’abord sur la première partie de ce live, la plus intéressante des deux. Bien que pâtissant de son caractère fragmenté (il manque en effet une bonne moitié de concert et donc de nombreux morceaux pourtant joués ce soir-là, tels que, excusez du peu, « Difficult To Cure », « Temple Of The King », « Burn » ou « Ariel »), mais porté par un son clair et puissant digne d’un live officiel, le premier segment s’avère d’une très grande qualité et restitue bien l’ambiance de l’unique tournée que le groupe récemment reformé par Ritchie Blackmore suite à son fracassant départ d’un Deep Purple moribond, a effectué. Débarrassé de ses anciens compères qu’il ne pouvait plus supporter (surtout Ian Gillan), le guitariste retrouve alors au contact des jeunes musiciens qui l’accompagnent une certaine sérénité et un plaisir évident de jouer sur scène. Bref, Ritchie est heureux, d’autant que sa mie, Candice Night, bien qu’encore dans l’ombre, se trouve également à ses côtés, et cela se voit, se ressent. En bons petits soldats, Doogie White (chant), Greg Smith (basse), Paul Morris (claviers et ex-Doro) et Chuck Burgi (batterie), qui remplace John O’Reilly et dont c’est le retour au sein de l’Arc-en ciel, servent honorablement, à défaut de génie et de charisme, le maître des lieux qui reste, de toute façon, la véritable attraction de la tournée.
Blackmore étant un être entier et qui ne sait pas simuler, la qualité de ses prestations scéniques a toujours été déterminée par son humeur du moment. S’il est heureux et à l’aise, le show sera excellent. Si au contraire, il traîne comme un boulet sa guitare et son envie d’être devant le public, il peut se montrer indigne de son talent, comme ce fût le cas lors des derniers concerts qu’il donna avec Purple deux ans auparavant (encore que le live Come Hell Or High Water infirme cela). Mais, les approximations et la médiocrité font désormais partie du passé et l’homme en noir délivre donc durant ce périple mondial, une performance impeccable, comme le prouvent les éblouissantes versions de « Hunting Humans », « Black Masquerade », « Hall Of The Mountain King » ou « Smoke On The Water », capturées en Suède. Cela faisait très longtemps (peut-être même depuis 1982) qu’il n’avait pas aussi bien joué. En revanche, la seconde partie de Circus Night, parasitée par un son un peu pourri, tombe comme un cheveux sur la soupe. Toutefois, ces 17 petites minutes nous permettent tout de même de découvrir sur scène le Rainbow période Graham Bonnet, le temps de trois chansons : « All Night Long », précédé d’un solo de Ritchie, la reprise « Will You Still Love Me » et « Long Live Rock ‘n’ Roll » dans une version écourtée. Mais, nonobstant une interprétation magistrale, ces extraits ont forcément un goût de trop peu et donnent surtout envie d’écouter un vrai live complet avec ce line-up de folie : Blackmore, Bonnet, Glover, Airey et Powell. Un jour peut-être… (22.12.2006) ⍖⍖⍖
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