Un jeune homme, Henri (Jean-Claude Dauphin), souhaite adapter au cinéma le roman de Benjamin Constant, "Adolphe". Il parvient à convaincre Hélène (Ulla Jacobsson), la préceptrice polonaise des enfants du comte de Pourtalain (Philippe Noiret), qui lui prête son château le temps du tournage, de jouer le rôle de Ellénore. Fiction et réalité finissent par se confondre, se rejoindre lorsqu’ils tombent amoureux et vivent le même destin passionné et tragique que le couple du livre. Démontrant que le drame intimiste lui réussit davantage que le film d’espionnage auquel il a offert une fausse aventure de OSS 117, le médiocre 5 gars pour Singapour en 1967, Bernard Toublanc-Michel surprend donc plutôt agréablement avec cette adaptation astucieuse de ce classique littéraire du XIXème siècle… Du moins, le croit-on le temps de la première partie centrée sur le tournage du film à Ancenis qui fait illusion.
A l’instar du jeune Henri, nous tombons sous le charme de la Suédoise qu’on aurait aimé voir nous déniaiser aussi. En quelques scènes, Philippe Noiret n’a aucun mal à voler la vedette au pubère Jean-Claude Dauphin (dont il s’agit de la première apparition à l’écran), émouvant en hobereau délaissé par la femme qu’il chérit d’un amour qui n’est pas partagé. Las, une fois Noiret débarqué et l’histoire déplacée dans la caserne militaire (où l’on croise Claude Giraud dont la voix – il a doublé Robert Redford, Tommy Lee Jones et même Ulysse 31 – nous est plus familière que le visage) puis en Pologne, le film s’enlise très vite dans un ennui aussi poli que rédhibitoire dont il ne parviendra plus à s’extraire. D’une élégance pudique mais soporifique, Adolphe ou l’âge tendre ne suscite aujourd’hui guère que l’indifférence. Finalement, le drame n’inspire pas tellement plus Bernard Toublanc-Michel ! (21.08.2024) ⍖
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