Revolution Renaissance - New Era (2008)


Qui se souvient encore qu’en 2003 Stratovarius était aux portes de la gloire grâce à sa galette Elements Part 1 que nombre de magasines avaient alors élu disque du mois ? Peu assurément. A cela rien d’anormal au regard de la suite des événements qui rime avec une énorme dégringolade. Une seconde partie décevante, des dissensions internes qui aboutissent au grand n’importe quoi avec le départ du chanteur Timo Kotipelto et son pseudo remplacement par la mystérieuse Miss K., puis la vérité sur les troubles mentaux du guitariste et compositeur (quasi) omnipotent et un disque éponyme aux allures de nouveau départ mal compris des fans et voilà donc le groupe suivre dans leur chute les autres défenseurs du true metal tels que Rhapsody ou Angra. Strato ne s’est jamais remis de cette tempête et c’est donc sans surprise que l’on accueillit la nouvelle de son split cette fois définitif. Malgré tout, un album était alors en préparation. C’est cette œuvre avortée qui constitue aujourd’hui le premier essai du nouveau projet de Timo Tolki, baptisé du nom qu’elle aurait dû porter, premier essai qui sort dans une certaine indifférence sur un label de seconde zone. On peut douter de son succès pourtant, depuis Elements Pt. 1, le Finlandais a acquis une vraie maturité artistique. Stratovarius, malgré un accueil frileux, était excellent. Il en va de même de ce New Era bien qu’il n’évite certes parfois pas toujours les facilités (« Heroes » ou les ballades « Angel » et « Keep The Flame Alive »). 


Accompagné d’un groupe tout neuf, Tolki a fait appel à trois chanteurs différents pour donner vie à ses dix titres : Tobias Sammet (Edguy), Pasi Rantanen (Thunderstone) et surtout Mickael Kiske que l’on ne présente plus, dont la présence sur la moitié du disque en constitue bien entendu un des principaux intérêts. Fâché avec le genre, l’ex-Helloween s’en sort avec les honneurs, notamment sur « I Did It My Way » et sur le final et grandiose « Revolution Renaissance », typique du Stratovarius épique et grandiloquent. Mais la vraie surprise réside davantage dans l’interprétation de Rantanen, dont on ignorait le talent. Il est tout bonnement fabuleux sur les superbes « Eden Is Burning » et le sabbathien (période Dio) « Born Upon The Cross », deux mid-tempi sublimes et envoûtants. C’est d’ailleurs bien dans ce registre là, plutôt que dans celui du speed à fond les manette que le guitariste excelle et tire son épingle du jeu, qualité déjà perceptible sur les derniers Stratovarius au grand dam des fans de la première heure. Inégal mais attachant, New Era souffre de sa réalisation chaotique, mais n’en reste pas moins un très bon cru. Ni révolution ni renaissance, c’est en fait bien une nouvelle ère (du moins on l’espère) qu’il ouvre pour le géant, celle de l’après Strato. (17.06.2008) ⍖⍖

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