Figurant depuis plus de 50 ans parmi les cadors du progressif, qu’il soit metal (un peu) ou tout simplement rock (beaucoup), Rush est le genre de groupe qu’il semble inepte de présenter tant sa notoriété est connue de tous. Treizième album studio, Presto fait partie de la seconde partie de carrière du trio canadien, celle qui l’a vu s’éloigner du pur progressif des débuts et de ses offrandes les plus fameuses (2112, Hemispheres notamment) pour tracer le sillon d’un rock beaucoup plus pop et mélodique, moins complexe et technique, mais néanmoins toujours énergique (les entraînants « Show Don’t Tell », « Chain Ligthning », « Superconductor » et ses riffs bien heavy ou le diaphane « Available Light »). Comme toujours, c’est remarquablement bien fait et cet opus, habillé d’une curieuse mais sympathique pochette, ne peut susciter la moindre critique aussi bien que le fond que sur la forme : production claire et puissante mettant bien en valeur le jeu de chacun des protagonistes, notamment une section rythmique du feu de dieu (Geddy Lee et Neil Peart sont loin d’être des manchots) et des parties de six cordes étincelantes bien que discrètes, chansons équilibrée et ciselées avec une précision digne de pièces d’orfèvrerie…
Toutefois, à l’instar de Genesis, il est permis de préférer le Rush séminal, peut-être moins accessible mais pourvu d’une dimension épique et lyrique dont semblent être privés ses dernières créations. Mais ce jugement se veut bien entendu suggestif et il s’avère difficile de remettre en cause la qualité incontestable de Presto, lequel, contrairement à ses prédécesseurs qui, comme lui, ont succédé à un live (Show Of Hands), n’a finalement pas inauguré une nouvelle ère dans la carrière du combo, les années 90 n’étant pas, pour ce dernier, un long fleuve tranquille… (2006) ⍖⍖
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