Le stoner a beau avoir aujourd’hui du plomb dans l’aile après le buzz autour de cette scène à la fin des années 90, cela n’empêche pas certains groupes de continuer à rendre allégeance aux glorieuses seventies, et ce, de la plus belle des manières. Sahg en constitue un bon exemple, et son premier opus, baptisé I, comme au bon vieux temps, prouve que c’est dans les vieux pots que naît (souvent) la meilleure musique. Ce disque exsude par tous ses pores le pur hard rock estampillé années 70, celui du triumvirat Deep Purple / Led Zeppelin / Black Sabbath ; le chanteur, dont la voix est cependant un peu trop trafiquée par une tonne d’effets, offre une imitation convaincante de Ozzy Osbourne (lequel est décidément toujours la référence dans le genre, et on se demande bien pourquoi !), comme sur « Rivers Running Day » ; les guitares crachent des soli plein de feeling et les ambiances psychédéliques (l’intermède « Whisper Of Abaddon » et son clavier antédiluvien) colorent comme il se doit une musique bougrement efficace.
Toutefois, contrairement à Witchcraft notamment, Sahg demeure bien ancré dans la modernité et le mimétisme avec les dinosaures du hard reste mesuré. Bien qu’un petit peu trop propres, cette collection de chansons ne peut que satisfaire l’amateur, surtout quand ces dernières ont la carrure des superbes « Repent », « Godless Faith », « Boundless Demise » ou le terminal « Black Passage ». Cette galette séminale, dont on espère qu’elle ne sera orpheline, remplit donc parfaitement le cahier des charges qui a présidé à sa réalisation, ce qui semble presque surprenant quand on sait que Sahg abrite en son sein le bassiste TC King, plus connu comme membre de Gorgoroth, un des groupes de black metal les plus haineux qui soient. Comme quoi, le metal extrême mène à tout. (2006) ⍖⍖
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