Sally - C-Earth (2003)


Lee Dorrian, connu de tous comme chanteur du cultissime Cathedral, est un musicien passionné et intègre ; son label, Rise Above est donc à son image : peu de groupes dans cet écurie underground, mais une poignée de combos talentueux balayant un large spectre musical : du pur doom (Electric Wizard, Unearthly Trance) au stoner (Hangnail, Witchcraft) en passant par le folk seventies (Circulus). A l’écoute de cet album des Anglais de Sally, produit comme il se doit par le pape du genre, Billy Anderson, on comprend immédiatement ce qui a poussé le gourou à les signer : un hurleur selon son cœur, sorte de croisement improbable entre Jus Oborn et lui-même, et une musique d’une pesanteur extrême qui érige un pont entre le doom le plus abyssal (le gigantesque « Subayai » et ses 14 minutes  en apnée, digne de Teeth Of Lions Rule The Divine, le projet culte de Dorrian et des mecs de Sunn O)))) et le sludge cosmique qui sent bon la ferraille et le larsen sauvage (« le monstrueux « Araukarisei »). 


La plupart des titres s’étirent jusqu’à la rupture, entraînés par une batterie tellurique et des guitares ferrugineuses qui forgent un substrat instrumental plombé et mortifère, répandant leur magma en fusion sur plus de 60 minutes apocalyptiques. Avec C–Earth, Sally livre un disque qui, sans être aussi abouti et vertigineux que les enclumes de ces glorieux ainés auxquels il fait beaucoup penser, Electric Wizard et Teeth Of Lions… en tête, en plus rapide toutefois, le groupe n’hésitant pas parfois à appuyer sur le champignon, n’en demeure pas moins une œuvre parfaitement maîtrisée, à laquelle il ne manque qu’une identité davantage affirmée. Cela viendra avec le temps, n’en doutons pas. Un groupe à suivre de très près. (2006) ⍖⍖⍖

 

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