Claude Lelouch - Robert et Robert (1978)


Comme souvent (toujours?) avec Claude Lelouch, Robert et Robert est à moitié raté. Son (bon) sujet annonçait une comédie noire dans laquelle il était aisé de s’identifier. Célibataires malgré eux vivant encore chez maman, Robert et Robert se rencontrent dans une agence matrimoniale dont ils ont poussé la porte pour cueillir l’âme sœur. A défaut de la relation sentimentale tant désirée (mais crainte aussi), c’est finalement leur improbable amitié qui viendra rompre leur solitude. Dans sa première partie, le film réussit dans l’opposition entre ces deux caractères très différents. L’un est maniaque et inquiet, l’autre, maladroit et timide. Attachants, ces deux êtres esseulés doivent beaucoup à leur interprète respectif, Charles Denner, savoureux – quoiqu’il en fasse un peu trop - en fils unique étouffé par sa mère juive, Jacques Villeret, qui se révèle en même temps que son personnage. 


Lelouch aurait pu se contenter de cette histoire simple et tendre doublée d’une critique sarcastique des agences matrimoniales qui font leur beurre de la détresse affective. Mais non, il a fallu qu’il s’égare en route, multipliant ses lourdeurs habituelles et clins d’œil appuyés à son Un homme et une femme, très surfait par ailleurs. Résultat, le film traine en longueur, s’essouffle, incapable de conclure de manière satisfaisante. Grâce à son touchant duo qu’épaulent d’autres formidables comédiens (dont Macha Méril ou Jean-Claude Brialy, parfait en directeur d’agence, tout en cynisme las) et de délicieux dialogues, Robert et Robert demeure agréable mais aurait dû être plus bien que cela… (30.12.2024) ⍖⍖


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