Giorgio Ferroni - Wanted (1967)

Wanted est la troisième des quatre collaborations entre le réalisateur Giorgio Ferroni et l’acteur Giuliano Gemma. Moins fameux que Le dollar troué (1965), il ne jouit étonnamment pas d’une grande réputation. Peut-être parce qu’il n’est pas un western spaghetti classique dont il n’égrène en effet aucun des invariants habituels : moins de sales gueules que d’ordinaire (sauf celle de Serge Marquand !), pas de violence malsaine ni d’ambiance morbide et peu de ces fulgurances visuelles chères à Leone ou Corbucci. Même les paysages parfois verdoyants et humides, qui nous rappelle que Ferroni a signé le gothique et brumeux Moulin des supplices (1960), tranchent avec l’aridité désertique servant de cadre à beaucoup de cartouches du genre. Classique, il l’est en revanche de part son histoire de shérif qui, injustement accusé de meurtre, s’oppose au potentat local et à ses hommes de mains sur fond de vol de bétail. Cela pourrait être le sujet d’un western américain dont Wanted se rapproche finalement presque plus. 


A rebours des héros taciturnes et mal rasés, Giuliano Gemma n’apparait d’ailleurs pas si éloigné que cela des cowboys hollywoodiens, propre sur lui, sans être trop lisse néanmoins. Qu’il soit doublé par Jacques Thébault, la voix française de Steve McQueen, n’est peut-être pas étranger à cette filiation. Cependant, le film s’élève bien au-dessus de la plupart des westerns américains de la fin des années 60 et, osons le dire, italiens également. La mise en scène de Ferroni est efficace, l’action, constante, et le scénario, piétinant parfois l’enquête policière, truffé de détails curieux (la cariole blindée). Evitant de copier Clint Eastwood ou Franco Nero, Giuliano Gemma impose sa présence séduisante et rusée. Dans des rôles certes peu développés, Teresa Gimpera et Gia Sandri apportent une touche féminine et on est agréablement surpris de retrouver Nello Pazzafini dans la peau sympathique d’un ecclésiastique ! Tous ces ingrédients font un très solide et vigoureux western, sans temps morts ni approximations. (16.03.2025) ⍖⍖⍖


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