KröniK | Audrey Horne - S/T (2010)

 

Si à ses débuts, il y a maintenant déjà bientôt huit ans, Audrey Horne se présentait avant tout comme un simple projet parallèle prétexte pour quelques mercenaires de la scène noire norvégienne (Ice Dale d’Enslaved et TC King de Gorgoroth surtout) à assouvir leur soif de musique plus mélodique, les années et le succès aidant,  l’ont transformé en un vrai groupe à part entière détenteur d’une signature qui lui est propre. Un second disque flamboyant - Le Fol - et des concerts qui ont fait mouche - notamment celui donné en première partie d’Enslaved à Paris en 2008 - expliquent pourquoi cette troisième offrande était attendue comme la nuit et ses promesses humides. La créativité en érection, les Norvégiens reprennent les choses où ils les ont laissées avec l’opus précédent tout en continuant de travailler leur art. Comprendre, Audrey Horne n’est pas un Le Fol 2. Les ingrédients sont les mêmes, à savoir ce séduisant dosage entre un metal moderne pêchu et des influences nourries au pur Hard rock des années 70. Mais à cette base, le groupe a l’intelligence de greffer des réminiscences progressives qui, si elles ont toujours été un élément important de sa palette sonore, font cette fois plus que simplement affleurer à la surface. De même la présence d’un orgue Hammond comme échappé de la cave de Jon Lord ( Deep Purple), à l’image de celui illuminant « Blaze Of Ashes », ancre franchement cet album dans ces tant fantasmées seventies. 

D’ailleurs, jamais Ice Dale, probablement une des plus fines lames apparues ces dernières années, n’a sonné aussi proche d’un Ritchie Blackmore. Il suffit d’écouter le magnifique « Firehose » pour s’en convaincre avec ses teintes arabisantes et le solo nerveux qui l’éclabousse. Puisque l’on parle des musiciens, il faut à tout prix souligner la performance du chanteur Toschie, à la fois puissant et sexy. Ce mec possède un charisme fou et est pour beaucoup dans le charme et la réussite de cette formation atypique dont les disques donnent la banane et l'envie d’avaler les kilomètres. Dans un premier temps moins immédiat que Le Fol car plus complexe, cette rondelle dont le nom éponyme est une manière de montrer ses auteurs tels qu’ils sont, est une collection de titres imparables, véritable travail d’orfèvre. Tous témoignent du souci de construction mélodique qui a guidé le groupe qui alterne avec une classe digne des plus grands les hymnes (« Charon », « Circus«, « Down Like Suicide »…), les fulgurances orgasmiques (« Blaze of Ashes » et son intro du feu de dieu, sans doute de morceau de bravoure de ce menu, ainsi que "Pitch Black Mourning"), et les power ballades (« Sail Away »). Encore un sans faute pour Audrey Horne avec cette galette aussi bonne voire même meilleure que sa pourtant remarquable devancière. Avec un tel talent, on se demande tout de même pourquoi les Norvégiens ne sont pas davantage connus en dehors de leurs frontières… Gageons que débarrassé de l’étiquette « metal », ils cartonneraient sur nos ondes… (2010 | MW) ⍖⍖⍖

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