Quand bien même son œuvre semble peut-être moins connue, William Wellman est considéré, au même titre que John Ford ou Howard Hawks, comme un des géants de l’âge d’or d’Hollywood. Surtout tourné vers les histoires d’hommes, qu’il s’agisse de films de guerre (Les forçats de la gloire) ou le western (Nevada, la ville abandonnée), l’émotion n’en est cependant jamais absente. Il n’y a qu’à penser à son chef-d'œuvre Convoi de femmes (1951). Il en va de même de L’appel de la forêt. Très belle adaptation du livre célèbre de Jack London, Call Of The Wild, après un début nous peignant l’hystérie et la folie de l’Alaska en pleine ruée vers l’or (qui a peut-être influencé Tex Avery pour certains de ses dessins animés tels que The Shooting Of Dan McGoo…), dans une vision empreinte de gaillardise, se mut ensuite en un récit d’aventures en totale symbiose avec la nature et les éléments. Les paysages enneigés, magnifiques et admirablement filmés par Wellman, servent de décors à une histoire où, en définitive, malgré sa beauté, la femme (Loretta Young pourtant) passe en second, derrière Buck, le chien à moitié sauvage.
L’amitié entre l’animal et Thornton s’avère être le véritable nerf du film, davantage que l’histoire d’amour. C’est en effet cet aspect qui est le plus chargé d’émotions. D’ailleurs, la scène d’anthologie de L’appel de la forêt (et de la version due à Ken Annakin avec Charlton Heston) n’est-elle pas ce moment si poignant durant lequel Buck doit tirer à lui seul un traîneau sur cent mètres, jouant ainsi sa vie sur ce défi lancé par son maître ? La fin, qui voir le chien retourner auprès des siens, laissant Thornton doublement esseulé (il a aussi perdu sa femme), constitue également un scène très émouvante. Période fastueuse pour Clark Gable (New York – Miami, Les révoltés du Bounty…), l’acteur est parfait dans le rôle du héros viril qu’il tenait souvent à l’époque, avant de devenir le héros romantique par excellence avec Autant en emporte le vent (1939). (2001) ⍖⍖⍖
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