Ce western, qui marque les retrouvailles de Don Siegel et du comédien après Un shérif à New York, aborde, au même titre que Vera Cruz de Robert Aldrich ou Major Dundee de Sam Peckinpah, cette période (les années 1863 – 1867) qui voit les Mexicains s’opposer aux Français, mais il se rapproche en fait davantage des westerns spaghetti que de ce des deux chefs-d’œuvre du genre, même s'il se démarque des bobines italiennes par l'importance accordée au rôle féminin, dont la relation avec son compagnon masculin constitue le véritable intérêt du récit. La musique de Ennio Morricone et le personnage de pistolero mal rasé joué par Eastwood font beaucoup penser à l'oeuvre de Leone, de même que la violence de certaines scènes (l’exécution de partisans, l’attaque du fort notamment).
Clint n’est plus l’Homme sans nom mais son comportement s’avère toujours dicté par l’attrait du dollar frais. Pourtant, par son cynisme et la façon dont il se retrouve enrôlé pour une cause patriotique, son rôle n’est pas sans évoquer les héros interprétés par Humphrey Bogart en son temps, comme dans Le port de l’angoisse par exemple. Sierra torride s’inscrit donc tout à fait dans la mouvance de ces westerns américains des années 70, œuvres hybrides, violentes et sans morale ; trop proches des bandes italiennes pour conserver une véritable personnalité. Bien que très plaisant et sympathique, il va s’en dire que le film, auquel il manque de vrais seconds rôles, se révèle inférieur aux quatre westerns que Clint Eastwood réalisera plus tard. (2005) ⍖⍖
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