KröniK | Audrey Horne - No Hay Banda (2005)


Si aujourd'hui le groupe s'amuse des références extrême qu'on ne cesse - à tort - encore de lui coller sur la figure alors que sa musique en est à des années-lumière, il n'en demeure pas moins qu'à ses débuts Audrey Horne peut pourtant difficilement passer pour autre chose que le side-project de quelques activistes de la chapelle Black norvégienne désireux d'épancher leur soif de Hard rock et de metal plus accessible. Deux membres d'Enslaved (le guitariste Ice Dale et le claviériste Herbrand Larsen) ainsi que le bassiste King (Gorgoroth, God Seed...) participent ainsi à la création de ce groupe en 2002 aux côtés du chanteur Toschie et du gratteux Thomas Tofthagen (Sahg). Privé de l'aura de ses protagonistes, celui-ci aurait-il bénéficié de la même exposition ? Pas sûr. Audrey Horne, qui doit son nom au Twin Peaks de David Lynch, en a profité, c'est un fait, permettant à No Hay Banda de se tailler un beau succès lors de sa sortie en 2005, ce qui n'a pas manqué d'étonner venant de la part de musiciens habitués à plus de brutalité. La réussite de ce premier essai est-elle pourtant vraiment surprenante ? 


Le croire serait oublier que les racines profondes de ses membres restent avant tout le pur Hard Rock voire même le courant progressif et psyché, que l'on songe aux efforts de Sahg ou même aux albums d'Enslaved depuis l'arrivée de Ice Dale justement. Biberonné au Metal des années 90, enrichi de touches seventies, cet opus séminal est (déjà) un sans faute, posant le socle sur lequel ses successeurs vont ensuite se construire. Guitares lourdes et acérées, tapis de claviers discret et le chant puissant de Toschie forment les fondations de compos aux mélodies aussi nerveuses qu'accrocheuses. La plupart d'entre elles possède le potentiel pour être des hymnes naturels. Si le menu ne commence pas de la meilleure des manières avec ce 'Dead' aux couplets agaçants, dès 'Listening' le charme opère et le pouvoir de séduction avec. Tour à tour hyper heavy ('Get A Rope'), sombre et lancinant ('Weightless', 'Deathhorse' noyé sous des nappes brumeuses), doté d'arrangements soignés ('Crust') et culminant avec le long et terminal 'The Sweet Taste Of Revenge', périple épique aux multiples aplats et ambiances, No Hay Banda est un très bon disque, propulsant d'emblée ses auteurs dans la cour des grands, dépucelant un potentiel qu'on devine énorme et qui explosera dans les années à venir... (2014 | MW) ⍖⍖

                            

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