CinéZone | Sergio Martino - Rue de la violence (1973)


Après le péplum, l'horreur gothique, le western et le giallo, le cinéma commercial italien plonge corps et âme dans le polar urbain, trouvant le contexte chaotique des années de plomb le terreau idéal. Sans en incarner le spécimen le plus abouti, Rue de la violence se montre représentatif de ce courant où Umberto Lenzi s'est particulièrement illustré. Inspiré de l'assassinat d'un commissaire de police milanais survenu un an plus tôt, ce premier polar de Sergio Martino aligne tous les invariants propres à ce sous-genre du bis rital : flic aux méthodes expéditives, poursuites en bagnoles, violence hallucinée, mise en scène au cordeau, musique des frères De Angelis et guest-star américaine sur le déclin (ici Richard Conte). 

Milano Trema illustre à son tour que les Italiens n'ont décidément peur de rien, n'hésitant pas à montrer à l'écran ce que les autres ne filmeront jamais : une petite abattue dans une voiture et une femme enceinte exécutée lors d'une attaque de banque. Il en résulte une oeuvre âpre et brutale, qui témoigne de cette tentation autoritaire dans laquelle l'Italie est souvent prête à basculer, permanence historique héritée de la période fasciste. Enfin, évoquant lui aussi une police parallèle, il est intéressant de noter que Rue de la violence est sorti la même année que Magnum Force... (12/03/2018) ⍖⍖



Commentaires

Random posts

Index

Plus d'éléments

Goddess

Accueil