CinéZone | Umberto Lenzi - Fou à lier / Nightmare Beach (1988)


A l'instar de ses films d'auteurs, l'Italie voit son cinéma de genre brutalement décliner à partir des années 80, décennie dont il n'y a pas grand chose à garder en pellicules bis. Bava est mort, Argento commence à se regarder filmer, d'autres se tournent vers l'érotisme voire carrément le porno (d'Amato) ou se contentent de suivre les modes américaines. Tel est le cas de Umberto Lenzi qui, dans ces années là, après avoir touché aux cannibales (Cannibal Ferox etc) ou au post-nuke (La guerre du fer), se perd dans le slasher, lui-même pale modernisation du giallo que le réalisateur a besogné à sa grande époque (Si douces, si perverses, Le tueur à l'orchidée). Fou à lier, plus connu sous le titre Nightmare Beach témoigne à la fois de ce déclin et de sa modeste contribution à ce sous-genre de l'horreur.

Sa paternité est sujette à caution. En effet, s'il porte la signature de l'Italien, l'objet serait avant tout l'oeuvre (?) d'un certain Harry Kirkpatrick dont on a longtemps cru qu'il s'agissait d'un pseudonyme, ce qui n'est en réalité pas le cas. Lenzi aurait donc surtout joué un rôle de superviseur. Ceci explique peut-être la médiocrité de ce film peuplé de blondasses et de bellâtres gominés au milieu desquels cachetonnent John Saxon et Michael Parks. Fou à lier ne nous épargne ni les concours de tee-shirt mouillés ni les énervants clichés du teen movie que saupoudre une pincée de Dents de la mer. Les meurtres sont mis en scène avec paresse, l'identité de l'assassin, facile à deviner. Ajoutons à cela une bande-son envahissante à base de hard FM et le résultat, déjà daté à sa sortie en 1988, ne peut qu'être franchement bancal mais se laisse regarder sans déplaisir, d'un oeil lointain sinon amusé. Et puis, il y a la moue boudeuse de Sarah Buxton, alors... (02/09/2018) ⍖⍖



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