Cinézone | Pierre Granier-Deferre - La cage (1975)


J'ai vu La cage une première fois, il y a quelques années. L'oeuvre m'avait alors déçu. J'en attendais peut-être trop ou autre chose, un thriller psychologique étouffant et non pas un drame conjugal. Statique, le film m'a paru ennuyeux et creux. En laissant affleurer une richesse qui m'avait échappé, une seconde (tardive) vision me permet aujourd'hui de nuancer cet avis quelque peu sévère. Sa conclusion demeure toujours bâclée car tombant dans la comédie comme un cheveux sur la soupe et Pierre Granier-Deferre, dont on sent bien qu'il cherche à renouer avec la veine pesante et cruelle qui a fait la réussite de La veuve Couderc et surtout du Chat, auquel on pense ici beaucoup, peine cette fois-ci à matérialiser la tension qui devrait exister entre les deux protagonistes. Après un début prometteur, où un Paris en voie de mutation urbaine cède la place à une banlieue encore provinciale, l'intrigue s'enferme dans ce huis-clos sans parvenir à s'échapper du cadre théâtral qui en est à l'origine. 


Face à une Ingrid Thulin touchante dans sa folie rêveuse, Lino Ventura déroule son jeu habituel et on se demande s'il était vraiment un bon choix pour le rôle. Il était intéressant de circonscrire l'homme fort qu'il incarne d'ordinaire, derrière les barreaux d'une cage à la merci de son ancienne épouse qui a depuis longtemps perdu les pédales, n'ayant pas su se remettre de leur séparation mais, par sa présence et nonobstant son talent, le comédien tire le film vers le thriller, registre où échoue Granier-Deferre alors que le drame lui réussit davantage. Par moment, les rôles s'inversent et l'empathie change de camp, quittant celui de Julien pour celui d'Hélène qui de bourreau devient victime. Le résultat est curieux, inabouti sinon inachevé mais l'affrontement entre les deux acteurs vaut tout de même le coup d'oeil, plus que la mise en scène assez plate du réalisateur. (17/02/19) ⍖⍖



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