Malgré un nom qui fleure bon le doom, Dead Lord trempe davantage son manche chez Thin Lizzy que chez Black Sabbath. Ceux qui les suivent depuis 2013 et l'inaugural Goodbye Repentance savent surtout que les Suédois sont le meilleur hommage ou clone (c'est selon) du groupe de Phil Lynott, au point de voir dans leurs rondelles ce que Thin Lizzy aurait pu enfanter si son légendaire et regretté bassiste était toujours parmi nous. S'il a choisi la guitare plutôt que la quatre-cordes, le chanteur et fondateur Hakim Krim offre une imitation vocale aussi saisissante que troublante de son défunt modèle, cependant qu'avec son compère bretteur, il tisse ses lignes mélodiques et soli dans la belle et grande tradition du hard rock classieux des années 70 et 80. Quelques menus ajustements au niveau du line-up (remplacé par Ryam Kemp, Martin Nordin a troqué la basse pour occuper le poste de second guitariste laissé vacant suite au départ de Olle Hedenström), Dead Lord est de retour trois ans après avoir livré un In Ignorance We Trust d'agréable mémoire. Comme toujours avec les Scandinaves, il convient de faire fi des longs discours, Surrender se veut un pur album de rock un peu dur, simple et énergique, et qui n'a d'autre prétention que de filer la trique des grands jours aux amateurs du genre. Anachronique peut-être, nostalgique sans doute mais bougrement tonique, cette quatrième galette, à l'instar de ses devancières, distribue du plaisir par boite de douze, brochette de dix titres qui tous tapent dans le mille. Nourris aux standards de jadis, les Suédois se souviennent que la durée idéale d'un disque est celle imposée par le vinyle.
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