En 1983, Eastwood renoue avec le personnage qui l'a rendu célèbre dans les années 70 avec ce quatrième épisode que ses fans attendaient depuis sept ans. Après l'échec commercial de Honkytonk Man, pourtant un de ses meilleurs films, la star cherche à s'assurer un succès facile. Pour autant, Sudden Impact n'est pas un simple véhicule, ce que sera en revanche La dernière cible (1988). Egalement réalisateur, Clint impose sa griffe, sèche et nerveuse, au métrage beaucoup plus violent sinon malsain que les autres volets et où il prononce sa plus fameuse réplique : "Make my day". Après un Inspecteur ne renonce jamais (1976), sympathique mais terne, ce retour de Dirty Harry se révèle donc bien plus personnel. La présence de Sondra Locke, autour de laquelle le récit se développe et l'ambiance hitchcockienne du premier meurtre participent de cette identité, marque d'un véritable auteur, quand bien même Eastwood n'a jamais écrit le moindre scénario.
Les années ont passé, la société a évolué mais la violence demeure et Harry, considéré comme une relique, un dinosaure, est un héros fatigué et meurtri. Masochiste comme toujours, le comédien aime se montrer affaibli, blessé, au bord des limbes. Dans un final, aux confins du fantastique, il filme sa propre mort et c'est un fantôme qui revient se venger et punir en une figure de l'ange exterminateur. Oeuvre mortifère dont la noirceur contraste avec le calme de la petite ville balnéaire qui lui sert de cadre, Le retour de l'inspecteur Harry permettait ironiquement à Clint d'enterrer son personnage de la plus brutale des manières, au point de rendre inutile le film suivant, réalisé sans génie par Buddy Van Horn... (04.09.2016) ⍖⍖⍖
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