CinéZone | Terence Fisher - La nuit de la grande chaleur (1967)


Tripatouillé par le distributeur français, Empire Distribution, qui l'a caviardé d'inserts pornographiques et gommé de son affiche le nom des acteurs (mais pas celui des actrices !), La nuit de la grande chaleur a connu malgré lui un beau succès commercial, abusant un public ferré par son titre riche en chaudes et humides promesses. Aucun érotisme, si n'est la sensualité moite exsudée par Jane Merrow,  ne pointe pourtant le bout de ses tétons de ce film obscur de Terence Fisher qui dévide au contraire un récit de science-fiction dans la lignée modeste des productions américaines des années 50. Le genre n'est pas celui auquel Fisher reste attaché, lui préférant bien sûr l'horreur gothique que les Dracula, Frankenstein et autre loup-garou ont (re)visité mais ses rares escapades SF ne sont pas sans charme comme en témoignent The Earth Die Screaming (1965) et L'île de la terreur (1966) que La nuit de la grande chaleur complète en un petit corpus méconnu, coincé au milieu des années 60 entre deux productions de la Hammer plus renommées (Dracula, prince des ténèbres et Frankenstein créa la femme). 

Ce troisième côté de cette trilogie extra-terrestre n'en demeure pas moins décevant, ce que n'explique pas seulement son budget anémique qui lui imposent des effets spéciaux aussi rares que ratés. Technicien habile, le réalisateur compense ce manque de moyens en misant davantage sur l'atmosphère pesante qui engourdit une petite île britannique écrasée sous une touffeur anormale mais ne lui évite pas une fâcheuse absence de rythme, renforcée par une intrigue amoureuse secondaire et inutile. Pour la dernière fois Peter Cushing et Christopher Lee sont associés ensemble à Terence Fisher mais le premier, quoique impeccable, n''écope que d'un rôle accessoire tandis que le second s'exécute de façon lointaine mais avec toutefois cette raideur inquiétante qui n'appartient qu'à lui. Si eu égard à l'équipage qu'il embarque et un thème au potentiel vicié et horrifique évident, La nuit de la grande chaleur déçoit car nous en attendions donc plus et mieux, il n'en distille pas moins une science-fiction agréable, plus suggérée que visuelle et dont le charme aussi vieillot que provincial se niche dans le décor rustique de cette auberge où tous les personnages échouent pour différentes raisons. (19.05.2022) ⍖⍖ 





 

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