KröniK | Black Spiders - Can't Die, Won't Die (2023)


Il y a une dizaine d’années, Black Spiders s’est taillé une belle réputation. Deux albums solides (Sons Of The North puis This Savage Land) et une intense activité scénique entre festivals prestigieux (Sonisphere, Graspop…) et premières parties de groupes fameux (ZZ Top, Down, Neurosis, Heaven And Hell…) l’ont imposé parmi les fers de lance de la nouvelle génération de rockeurs biberonnés au stoner, sorte de Black Stone Cherry à l’anglaise. Si sa troisième rondelle éponyme a su combler en 2021 un surprenant hiatus long de presque cinq ans, la pandémie a frustré le quintet, l’empêchant de tourner autant qu’il le souhaitait alors même que jouer sur scène démangeait depuis longtemps ces musiciens dont le style énergique et remuant se prête naturellement au live. Pressés de poursuivre sur leur lancée après ce retour malgré tout réussi, les Britanniques reviennent déjà dans les bacs avec un Can’t Die, Won’t Die dont le titre résume mieux qu’un long discours l’état d’esprit qui les guide. Ce ne sont pas des mecs compliqués, ils n’aiment pas tellement se casser la tête, ce qui leur dicte un rock simple et sans fioriture, vigoureux et jovial. Les influences sont évidentes (AC/DC, ZZ Top) et totalement assumées. Et de toute façon, le rock est moins une question d’originalité à tout prix que d’énergie. 

Court, malgré ses treize pistes au compteur, ce quatrième album ne révolutionne donc ni le genre ni la musique de Black Spiders. Son intérêt est ailleurs, dans la fougue incisive de chansons qui donnent furieusement envie de taper du pied, de chevaucher sa meule ou de sucer des bières dans la fumée d’un pub chaleureux. Entre deux saillies endiablées que ne renierait pas Angus Young (‘Hot Wheels’), le groupe a le bon goût de varier les plaisirs, ici en serrant le frein à main (‘What It is’), là en faisant de l’œil à Faith No More (‘Destroyer’). Les meilleurs titres sont aussi ceux qui laissent davantage suinter l’émotion et les ambiances (‘Traitor’s Walk’) ou qui débitent du riff de bûcheron (‘Another Weekend’). Disque joyeux et festif néanmoins trop propre sur lui, Can’t Die, Won’t Die manque de poil et de sueur. Définitivement plus classic rock que stoner graisseux, Black Spiders n’est donc pas Orange Goblin. Ce n’est pas grave. Ce qui l’est plus en revanche est le peu d’épaisseur d’un album direct qui va droit au but sans laisser toutefois de durables résidus dans la mémoire. Les chansons sont efficaces, agréables, parfaitement exécutées mais elles ne sont pas plus que cela. (08.09.2023 | MW) ⍖⍖

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