CinéZone | William Nigh - Un soir à Singapour (1928)


Contrairement à Rudolph Valentino, Ramon Novarro est totalement oublié aujourd'hui alors qu'il fut une des plus grandes vedettes du cinéma muet, héros de classiques du film d'aventures, du Prisonnier de Zenda (1922) à Scaramouche (1923) sans oublier évidemment le Ben-Hur (1925) de Fred Niblo. Par sa beauté et sa fougue, il inaugura la figure virile (alors qu'il était homosexuel) plus tard incarnée par Errol Flynn, Robert Taylor ou Stewart Granger. Tourné en 1928, Un soir à Singapour est un de ses derniers films avant de passer au parlant avec succès (Mata Hari avec Greta Garbo). Il marque aussi une des premières apparitions (une bonne vingtaine la précèdent quand même) de Joan Crawford qui ne tardera pas à devenir une star grâce à La pécheresse (1931) de Harry Beaumont et surtout Grand hôtel (1932) de Edmund Goulding. 


Elle anime avec Novarro et Ernest Torrence un triangle amoureux sur fond d'aventures maritimes. Elle y est amoureuse du jeune frère d'un vieux loup de mer qui est également épris d'elle. Leur père la fiance de force à l'aîné, exacerbant plus encore la rivalité entre Joel et Mark. Cette histoire rappellera La perle noire (1953) de Richard Thorpe : logique puisque les deux films puisent dans le même bouquin de Ben Ames Williams, All The Brothers Were Valiant (1919). Son âge vénérable et une image parfois très détériorée n'entament pourtant pas (trop) la force de ce drame amoureux dont on retient surtout le charisme de Ramon Novarro et la tempête qui s'abat à la fin sur le navire, particulièrement spectaculaire eu égard aux moyens de l'époque. Des décors soignés (la cabine du bateau) et l'émotion que déclenche la rédemption sacrificielle du grand frère complètent l'actif de cette bobine miraculeusement sauvée. (01.11.2022) ⍖⍖



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