KröniK | My Dying Bride - As The Flower Withers (1992)


C'est un euphémisme que d'affirmer que cette première prière de My Dying Bride, jeune formation issue de la Perfide Albion, était attendu tel le Messie par toute la frange dur des doomeux ! Pourquoi une telle attente ? La réponse tient en cinq mots : Symphonaire Infernus Et Spera Empyrium, le premier enregistrement des Britanniques qui en l'espace de trois titres a montré que le doom pouvait s'exprimer sans forcément téter au biberon du heavy (voie choisie par Candlemass ou Solitude Aeturnus) ou du punk et du garage rock (toute l'école US des Saint Vitus et consorts). De fait, en s'appuyant sur un substrat death metal alors encore des plus évidents, My Dying Bride a toute sa place au sein de la chapelle du metal extrême. Après quelques petites années d'existence, le metal de la mort tend donc à emprunter deux nouveaux chemins : celui de l'ultra technicité (Nocturnus, Atheist, Death...) ou celui qui mise sur le frein à main. Moins death que Bolt Thrower ou Asphyx qui eux ont décidé de ralentir tout ça mais d'une autre manière, les Anglais s'inscrivent dans le sillage de deux autres premiers albums devenus cultes : le Lost Paradise de Paradise Lost et le Forest Of Equilibrium de Cathedral.


As The Flower Withers constitue la troisième pierre à cet édifice funèbre baptisé le UK Doom. Après une intro orchestrale du plus bel effet ("Silent Dance"), la messe (noire) est dite au bout des 9 minutes que dure le superbe "Sear Me". Souligné par des riffs granitiques à vous arracher des larmes, la voix caverneuse de Aaron Stainthorpe plonge l'auditeur dans les méandres du désespoir le plus absolu. Ambiances de caveaux brumeux, lenteur douloureuse, beauté noire, ce titre réunit à lui tout seul ce pourquoi toute une génération s'est reconnue dans le doom death britannique. Tous les ingrédients qui font le charme et la personnalité de My Dying Bride sont déjà alignés, notamment le recours au violon ("The Return Of The Beautiful"), des titres souvent très longs et des textes poétiques et mortuaires. Toutefois, contrairement à ses successeurs, cette cuvée séminale se nourrit encore beaucoup du death metal, à l'image des vocalises de Aaron et de certains titres ou passages (le furieux "The Forever People" ou les accélérations de "Vast Choirs"). Une oeuvre essentielle et matricielle, pilier intemporel d'un style dont les nombreux adeptes à travers le monde ont sû généreusement pompé jusqu'à plus soif. (24.06.2007) ⍖⍖⍖

 

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