CinéZone | Frank Borzage - 7 amoureuses (1942)


Il est fréquent de lire qu’après The Mortal Storm, grand film de propagande antinazie largement supérieur – quoique dans un genre différent – au très surestimé Dictateur de Charlie Chaplin, la carrière de Frank Borzage décline irrémédiablement, seul Pavillon noir (1945) freinant cette inexorable érosion créatrice. Ce n’est malheureusement pas 7 amoureuses qui contredira cette sentence. Adorable bluette, on se demande donc ce que Borzage est venu faire dans ce qui a tout l’air d’une œuvre de commande imposée par la M.G.M. pour employer la chanteuse Kathryn Grayson que le studio a sous contrat. On cherchera ainsi en vain le lyrisme tragique propre au metteur en scène dans cette inoffensive comédie romantique que poinçonnent de (trop) nombreuses chansons. 


De fait, pour goûter à Seven Sweathearts, et les raisons ne manquent pour cela, il convient d’oublier que Borzage en est l’auteur. Ce pré requis une fois enregistré, il est donc permis d’être séduit par cette histoire d’enclave hollandaise où vivent dans l’hôtel tenu par leur vieux père, sept sœurs affublées de prénom masculin et toutes désireuses de se marier. Mais il y a un ordre à respecter, l’aînée (Marsha Hunt) devant être la première à se voir passer la bague au doigt. Problème, celle-ci n’est pas la plus intéressante du lot, diva guindée qui se rêve comédienne. Un journaliste (Van Heflin) débarque un jour et tombe amoureux non pas de cette insupportable Regina mais de la cadette, Billie (Kathryn Grayson). Savoureuse, la prestation de S.Z. Sakall ne manque pas de verve, plus ravissante que jamais, Marsha Hunt s’amuse dans le rôle altier de la sœur aînée et l’ensemble est charmant mais ne saurait suffire à susciter davantage qu’un enthousiasme modéré. (09.01.2023) ⍖⍖


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