KröniK | My Dying Bride - The Angel And The Dark River (1995)


Ce troisième album longue durée de My Dying Bride n'a qu'un défaut, celui de livrer sa meilleure cartouche d'entrée de jeu. En effet, le titre d'ouverture, "The Cry Of Mankind", considéré aujourd'hui par ses admirateurs comme l'un des plus belles pièces jamais écrites par le groupe, est tellement énorme avec son riff entêtant et hypnotisant, qu'il écrase littéralement ceux qui lui succèdent ; il place la barre tellement haut que l'on s'attend à être transporté vers d'autres cieux durant toute l'écoute. or, il n'en est rien, non pas que les cinq autres morceaux qui composent le menu de The Angel And The Dark River soient déshonorant. Seulement, voilà, en dépit de leur qualité, ils n'arrivent jamais à la cheville du long et lancinant pavé introductif. Cela explique pourquoi, plus que tout autre disque des Britanniques, celui-ci mérite de nombreuses plongées en apnée pour en déceler toutes les richesses qui ne sauraient sauter aux oreilles du premier coup. 


Car, moins immédiates, "From Darkest Skies" et son orgue brumeux, le sombre et romantique (dans le sens littéraire du terme) "Black Voyage", réhaussé, comme la plupart de ses compagnons, par les apparitions d'un violon tragique (une des marques de fabrique du groupe), le rapide "A Sea To Suffer In" qui semble abriter tous la souffrance du monde et sur lequel les guitares tissent des riffs d'une redoutables efficacité ; le tragique "Two Winters Only" à la lenteur introspective ; sans oublier le terminal "Your Shameful Heaven", pourvu d'accélérations furieuses, n'en constituent pas moins de superbes complaintes. Moins extrême et plus romantique que ses ainés, mais cependant toujours aussi beau The Angel And The Dark River continue de façonner le style du groupe tout en l'affinant, évolution qui trouvera son achèvement avec l'opus suivant, le tout aussi réussi Like Gods Of The Sun. Sans doute l'oeuvre favorite des fans. A noter que, selon les habitudes mercantiles du label Peaceville (que l'on songe aux moultes produits estampillés Darkthrone, pour s'en convaincre), ce cru 1995 a été réédité depuis avec quatre bonus intéressants : l'inédit "The Sexuality Of Bereavement", dans la lignée des titres retenus pour la version originelle ; et trois live capturés au fameux et disparu depuis Dynamo Festival ("Your River", "A Sea To Suffer In" et "The Forever People").(22.06.2007) ⍖⍖⍖

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