KröniK | My Dying Bride - Like Gods Of The Sun (1996)


Dernier volet d'une véritable tétralogie entamée avec As The Flower Withers en 1992, et à laquelle on peut adjoindre le mini Symphonaire Infernus Et Spera Empyrium, Like Gods Of The Sun est la suite logique de son prédécesseur, The Angel And The Dark River que d'aucuns considèrent, sans doute à juste titre, comme la pierre angulaire de l'oeuvre de My Dying Bride. Depuis ses débuts, le groupe s'est peu à peu éloigné de ses racines purement death metal pour finalement proposer un doom plus raffiné, de plus en plus romantique et quasi baudelairien au niveau des textes toujours aussi soignés du chanteur Aaron Stainthorpe qui, cette fois-ci semble avoir remisé au fond d'une cave (espérons qu'il n'en a pas perdu la clé) ses vocalises caverneuses. Cette évolution éclate aujourd'hui avec cette quatrième offrande. Lancinants, tragiques, douloureux, beaux, voilà autant de termes aptes à qualifier ce recueil de tristesse, sentiment admirablement souligné par un violon utilisé à bon escient car avec parcimonie. 


Comme souvent chez les Anglais (Anathema et Paradise Lost le démontrent d'ailleurs également), on retrouve, intacte, cette science immuable du riff pétrifié et obsédant qui tel un venin s'incruste. A ce titre, on ne soulignera jamais assez le remarquable travail de la pair de guitariste Calvin et Andrew. Comment ne pas être séduit, comment ne se laisser bercer par ces complaintes sombres et belles à en pleurer que sont les magnifiques "Like Gods Of The Sun", "Grace Unhearing", "A Kiss To Remember", "For You" ou le murmure "For My Fallen Angel", poème funèbre qui achève l'écoute sur une note simple et déchirante. Mieux équilibrés car plus ramassés et se ré moins inutilement longs, ces titres se répandent en vous comme un savoureux nectar dans le gosier ; ils coulent sans heurts ; et purs joyaux, diamants noirs finement taillés par des orfèvres parvenus à la maîtrise d'un style dont ils sont les initiateurs, ils vous envoûtent à tout jamais. Ce n'est pas prendre trop de risque que d'affirmer que My Dying Bride vient d'atteindre l'Everest de sa carrière. (21.06.2007) ⍖⍖⍖

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