Lancé comme Steve McQueen par Les sept mercenaires (1960) puis La grande évasion (1963), tous les deux réalisés par John Sturges, James Coburn fixe à partir de Notre homme Flint (1966) son personnage nonchalant et charmeur dans des films mêlant action et humour. Quoique mollement emballé par Daniel Mann et bien que les Européens ne l'ont pas attendu pour parodier James Bond (cf. la mode des eurospy), cette première aventure de l'espion Derek Flint rencontre un grand succès, faisant alors une star de l'acteur jusque là encore cantonné aux seconds rôles (Charade, Major Dundee). Une suite est logiquement tournée un an plus tard. La présence de Gordon Douglas aux manettes, vieux routier d'Holywood, capable de trousser un western (La maîtresse de fer, Rio Conchos), un polar (Feu sur gang) ou un classique de la SF (Des monstres attaquent la ville) avec une même aisance, ainsi qu'un alléchant postulat (un groupe de femmes tente de conquérir le monde en remplaçant le président des Etats-Unis par un comédien !) promettaient une bonne dose de délire sexy.
Las, F comme Flint déçoit terriblement. Son sujet faussement féministe mais vraiment misogyne (à la fin, les hommes reprennent les choses en main pour sauver la planète, reléguant les nanas à leur rôle décoratif d'esclaves sexuels) l'explique moins que son rendu tout simplement poussif qui échoue autant dans l'humour (malgré un Lee J. Cobb qu'on prend plaisir à voir s'amuser) que dans l'action. Certes plus solide qu'un europsy italien car il ne confond pas décontraction et dilettantisme, In Like Flint ne risque pas de concurrencer James Bond. Il n'en a ni les moyens ni la folie et confirme à ses dépens que les meilleures parodies de James Bond sont les James Bond eux-mêmes, notamment lorsque Roger Moore leur prêtait son ironie. Reste de jolies pépées (Jean Hale), le charme des sixties, James Coburn et sa désinvolture carnassière et cette idée génialement prémonitoire : un acteur comme président américain ! (21.05.2023) ⍖⍖
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