Au début des années 90, à l'instar de ses collègues qui ont comme lui alimenté d'innombrables pépites le cinéma de genre italien entre les années 60 et 70, Umberto Lenzi n'a plus de tunes ni d'inspiration pour tourner des (bons) films. A-t-il même encore la passion sinon l'envie ? La question mérite d'être posée à constater la médiocrité de A la recherche du scorpion d'or, son avant-dernier effort. Alors que Fou à lier (1988), quoique déjà un peu foireux, maintenait néanmoins encore l'illusion grâce à sa violence graphique tâchant l'écran avec largesse, que sauver de ce qui est présenté comme un ersatz d'Indiana Jones destiné aux profondeurs de l'exploitation mais braconne finalement davantage sur les terres belliqueuses des sous-Rambo moulinés quelques années plus tôt et sans plus de réussite par Antonio Margheriti.
A la recherche du scorpion d'or est ainsi percé de scènes de fusillades au milieu de trois bouts décors encerclés par la jungle comme s'il fallait remplir de la pellicule pour atteindre la durée raisonnable de 90 minutes environ ! Avec ses faux airs de Fabio Testi du pauvre, Andy J. Forest n'a aucun charme, les méchants sont lourdingues et seule Christine Leigh (dont on aurait aimé voir un peu plus les nichons) accroche vaguement la rétine du cinéphile très vite assommé par ces aventures plus militaires qu'exotiques où, passées les premières minutes, le savoir-faire de Umberto Lenzi se trouve dilué dans une nasse paresseuse. Que ses giali vénéneux ou ses polars urbains à la noirceur malsaine paraissent loin ! S'agit-il d'ailleurs vraiment du même réalisateur ? Au vrai, cela faisait longtemps que le cinéaste avait de toute façon abandonné toute ambition, usinant du nanar à la remorque de la mode, entre sous Conan (La guerre du fer), films de guerre fauchés (Cinq salopards en Amazonie) ou horreur de série Z (La maison du cauchemar). (29.07.2023) ⍖
Commentaires
Enregistrer un commentaire