KröniK | Kamchatka - Bury Your Roots (2011)


Attention, là on parle power-trio, guitares gorgées de feeling, voix chaudes, source seventies et classe suédoise ! si Kamchatka évoquera pour vous, au choix une péninsule volcanique russe voire un film aujourd'hui oublié, c'est surtout le groupe qui nous intéresse, auteur de trois albums depuis 2004, année qui l'a vu naître et que Bury Your Roots vient désormais compléter, rompant avec l'habitude que celui-ci avait de nommer ses disques par de simples numéros. Comme bien d'autres, les gars sont des nostalgiques restés bloqués entre les sixties et le début de la décennie suivante soit une époque encore marquée par le psychédélisme et qui commence à frémir des assauts du Hard Rock. Un peu à la manière de son compatriote Witchcraft, en moins Doom toutefois, Kamchatka fait couler un Rock avec un grand R, nourri aux racines blues évidentes et que des pisse-copies obsédés par la traçabilité, ne manqueront pas de rapprocher du Stoner Rock alors que le premier mot, qui du reste ne veut rien à dire, ne se justifie pas. C'est du Rock, point barre. Classieux et sans doute anachronique, Bury Your Roots s'apparente à une brochette délicieuse de compositions toutes plus imparables les unes que les autres, simples, ramassées le plus souvent (seule l'une d'entre elle ose dépasser la barre des six minutes) et pilotées par un sens de la mélodie qui fait mouche et dont les parcimonieux arrangements viennent souligner les contours. 


Le début est excellent, alignant de lumineuses pépites de l'acabit de "Demobelly", émaillé par un solo très blackmorien, "Perfect", "Hindsight" et son intro à la wah-wah qui fait toujours son petit effet ou bien encore "Good Night", généreusement ambiancé. Moins immédiate et de teintes à dominante doucereuse, la seconde partie se veut moins marquante mais peut toutefois compter sur le puissant morceau éponyme, curieusement positionné en conclusion et sur "Before Things Get Rough", longue épopée que rehaussent des notes d'orgue antédiluvien, pour ne pas vraiment déséquilibrer un menu impeccable de bout en bout. Chaque titre a quelque chose d'une pièce d'orfèvrerie, théâtre de soli flamboyants et racés dans la grande tradition du genre ("By Bye Mind's Eye"), ceux de Thomas Anderson, aussi à l'aise avec son manche qu'avec son organe vocal à la tessiture certes peu originale mais idéale pour ce type de Rock l'ancienne mâtiné de Blues, cependant que derrière, la basse de Roger Öjersson et la batterie de Tobias Strandvik forgent un socle discret mais solide. Moins Hard que Spiritual Beggars et trop propre peut-être, Kamchatka témoigne encore une fois de ce savoir-faire suédois inimitable en matière de Rock nostalgique. De la belle ouvrage, comme on dit et on ne peut que vous inviter à découvrir les premiers albums tout aussi savoureux, vous ne serez pas déçus... (15.09.2011 | MW) ⍖⍖⍖

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