Décédé brutalement en 1977, Tom Gries (Will Penny le solitaire, Les 100 fusils) dirigera deux fois Charles Bronson. Mais bien qu’ils aient été tourné durant son âge d’or, ni L’évadé ni Le solitaire de fort Humboldt ne figurent parmi les pépites de notre Big Jim favori. Si le second n’est toutefois pas sans qualité, le premier déçoit fortement. Son générique riche en douilles avec force ralentis et Mexicains huileux auguraient pourtant un film d’action noir et brutal. Ce que Breakout n’est malheureusement pas. Mollasson, il se traine pour atteindre péniblement les 96 minutes au compteur tandis que l’évasion en hélicoptère n’est même pas tellement spectaculaire. Le personnage campé par John Huston est sacrifié, Robert Duvall est constipé tout du long, donnant l’impression de s’être trompé de film et leur relation est à peine esquissée sinon bâclée alors qu’elle aurait pu donner au scénario une dimension psychologique qui lui fait défaut.
Qu’y-a-t-il donc à sauver de L’évadé ? Une bagarre sur le tarmac d’un aéroport qui se solde par un type déchiqueté par les hélices d’un avion et bien sûr Charles Bronson, plus hâbleur et moins taiseux que de coutume. Les scènes pleines de verve qu’il partage avec Jill Ireland (évidemment) et surtout Sheree North en éternelle putain, distillent un côté comédie américaine qui n’est pas désagréable, lesquelles nous font penser que le film réussit finalement mieux dans l’humour que dans l’action. L’ensemble se laisse malgré tout voir sans déplaisir mais sans jamais réussir à se hisser au-dessus de l’aventure de série B, rien dans la tête et tous dans les muscles. Sans doute n’était-ce d‘ailleurs pas là l’ambition de Tom Gries dont on préfère ainsi très nettement la seconde collaboration avec Bronson, le western à suspense Breakheart Pass… (12.11.2023) ⍖⍖
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