KröniK | Tom Gries - Will Penny le solitaire (1968)


Si on devine que son réalisateur, Tom Gries, dont c'est le baptême du feu sur grand écran, a fait ses classes à la télévision, Will Penny le solitaire n'en demeure pas moins un (très) bon et beau western. Charlton Heston le considérait d'ailleurs comme un de ses meilleurs films. Il doit cet honneur à de nombreuses qualités. Il y a cette réjouissante affiche pleine à craquer de ces vraies gueules de cinéma comme on  les aime, de Ben Johnson à Bruce Dern, de Anthony Zerbe à Slim Pickens, sans oublier Donald Pleasence qui compose un personnage de prédicateur dément tout à fait jubilatoire et finalement curieux dans un western de ce genre. Il y a également le ton du film, empreint de tendresse et de tristesse, qui le distingue des autres westerns crépusculaires et démythifiants alors en vogue.

Même si Heston lui prête sa massive carrure, Will Penny n'est pas un homme fort mais un cowboy vieillissant et fatigué. Illettré et solitaire, il est un personnage attachant  dont la lucidité l'empêche de rester avec cette femme et son fils qu'il aime pourtant. Il sait que leur vie à tous les deux est ailleurs qu'à ses côtés. Si on aurait souhaité bien sûr une fin plus heureuse et hollywoodienne, le film ne sort que grandi de cette conclusion désenchantée. Face au grand Chuck, la trop tôt disparue Joan Hackett incarne un rôle de femme en dehors des sentiers battus dont on se demande pourquoi nombre d'actrices plus célèbres qu'elle l'ont refusé... Complices, les deux comédiens n'ont nul besoin de grands discours pour montrer l'attirance réciproque de leurs deux personnages auxquels quelques gestes, quelques regards suffisent pour cela. Guidé par un admirable souci d'authenticité, c'est un western dont le caractère intimiste ne rend que plus brutal les rares effusions de violence qui le jonchent. (31/03/2018) ⍖⍖⍖





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