KröniK | Disma - Towards The Megalith (2011)


Les mecs d’Entombed ou de Grave, lorsqu’ils ont bricolé dans les entrailles des studios Sunlight leurs premières galettes de pus à la fin des années 90 et au début de la décennie suivante, ne se doutaient ni qu’ils seraient à l’origine de ce qu’on a par la suite appelé le son à la suédoise, ni que leur Death Metal plus baveux que celui made in Floride, nourrirait plus de vingt ans après des hordes qui ne cessent de ronger leurs boyaux et de tenter de restaurer ce grain si particulier et une atmosphère toutefois difficilement restituable car propre à une certaine époque où tout était encore à faire. Après Hooded Menace, dans une veine plus Doom et asphyxienne néanmoins, ou le Graveyard espagnol, c’est au tour de Disma de patauger dans la barbaque du Death Metal old school. Nous ayant mis la bave aux lèvres avec la mise en bouche représentée par le récent split partagé avec Winterwolf, les Américains accouchent enfin d’un premier effort longue durée, lequel respecte à la lettre le cahier des charges qui a présidé à sa conception. Voix d’outre-tombe bien caverneuses, riffs râpeux vomis par des guitares accordées plus bas que terre, tempo embourbé dans la mélasse, et ce bien que le groupe ne rechigne pas à passer la seconde: témoin ce "Spectral Domination" plus rapide que les zombis filmés par George Romero ou Lucio Fulci, textes sentant bon les viscères encore fumant ("Purulent Quest") et artwork idoine – très réussi, soit dit en passant – définissent un certain type de Metal de la mort à l’ancienne et à la suédoise que Disma honore avec sincérité et une maîtrise, ce qui n’étonne en rien de la part de musiciens entièrement dévoués à la cause, comme l’illustre leur CV respectif bien chargé, faisant de Towards The Megalith une offrande à la hauteur des espoirs générés par ses petits prédécesseurs. 


Cette dernière n’invente rien (ce n’est pas le but, d’ailleurs) et gagnerait à varier davantage des compositions qui finissent toutes par se ressembler et se confondre, mais quand Disma se lance dans l’érection d’un édifice cyclopéen en serrant le frein à main, comme il aime à le faire lors d’une fin de parcours jouissive incarnée par les rampants "Of A Past Forlorn", et plus encore par le terminal titre éponyme riche en pustules et macérant dans un jus où baignent des morts-vivants qui le voit mouliner lors des dernières mesures des instants pétrifiés au-dessus des abysses, il atteint alors le point G de la décomposition putride ! Que dire de plus si ce n’est que, sans être le chef-d’œuvre espéré car finalement presque trop propre et donc pas si putride que cela (d’autres que lui s’enfoncent bien davantage dans un charnier boueux), Towards The Megalith devrait cependant contenter sans l’ombre d’un doute tous les nécrophiles du rétro-death, et notamment ceux, qui jouant encore à touche-pipi dans les bacs à sable, n’ont pas été les témoins de l’âge d’or des Dismember et autre Unleashed ! (26.08.2011 | MW) ⍖⍖

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