KröniK | Nokturnal Mortum - Weltanschauung (2005)


A l'instar d'un certain nombre de ses camarades au sein du label No Colours Records, le cas Nokturnal Mortum soulève un épineux problème : peut-on apprécier un groupe à l'idéologie douteuse voire ouvertement néo-nazie, pour la simple et bonne raison que celui-ci délivre une musique intéressante et d'une qualité incontestable ? Maints journalistes de drugstore régis par le soi-disant politiquement correct et le conformisme ambiant, argueront que non. Nous ne sommes pas de cet avis. A partir du moment où l'artiste en question fait de la bonne musique, on se fout pas mal qu'il tende le bras à chaque occasion. Surtout, cette position nous permet de pouvoir déguster un des meilleurs défenseurs de la cause black metal : Nokturnal Mortum. Faisons fi des croix gammées et du leitmotiv du Pagan Front, et concentrons nous sur l'essentiel : la musique ! Précédé du EP The Taste Of Victory, dont trois des quatre titres figurent sur Weltanschauung, ce nouvel album s'impose d'entrée comme une œuvre magnifique, probablement la plus réussie du combo ukrainien. Fort de son expérience dans le domaine du black à tendance symphonique, Nokturnal Mortum se fait plus guerrier que jamais afin d'honorer le passé glorieux de son pays en gravant cette épopée militaire à travers les âges. 


Tour à tour épiques, rageur, grandioses, entraînants, mélodiques, beaux à en pleurer et aux élans folkloriques prononcés (plus que folk), ces 14 tableaux bercés par un paganisme séculaire, nous emportent à une époque marquée par le sceau du fer et du sang. Portant haut le drapeau d'un nationalisme triomphant, le groupe alterne avec brio intermèdes instrumentaux et longues pièces majestueuses, dont certaines, "Weltanschauung", "Karlep Be The Heroes", "The New Era Of Swords" et surtout le monumental "The Taste Of Victory", dans une version légèrement remaniée par rapport à celle qui a donné son titre au EP, en plus de souvent dépasser la barre des 10 minutes, sont de purs trésors de guerre qui semblent raisonner du fracas des armes sur un champ de bataille ensanglanté. Moins répétitif et redondant que Graveland, entité polonaise dont il se rapproche assez, le héraut de la scène black ukrainienne mériterait amplement de trôner au firmament des plus grands groupes du genre, place à laquelle son idéologie qui ne regarde que lui, l'empêche d'accéder. Mais qu'importe, dans nos cœurs, il occupe la position qui devrait lui revenir de plein droit, c'est-à-dire, la première… (03.05.2007) ⍖⍖⍖

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