Snowy Shaw est un gars difficile à cerner. Connu pour avoir été batteur de Mercyful Fate durant les années 90 et du projet 100 % true metal du producteur Fredrik Nordstrom, Dream Evil, le musicien cultive aussi son jardin secret qui a pour nom, Notre Dame. Très éloigné des groupes pour lesquels il a cachetonné, son jouet s'inscrit dans la mouvance de l'horror metal autour duquel il développe tout un concept des plus intéressants (peut-être même davantage que la musique dont il est le fourreau), axé sur une imagerie licencieuse et obscure. Vampires, sexe, sado-masochisme (notre cher divin Marquis se voit même cité dans le livret), satanisme et références au Paris des années 20 (en lieu et place et des clins d'oeil à l'esthétique des vieux films d'horreur de la Universal) noircissent le menu de cette troisième orgie de Notre Dame.
Accompagné de la troublante et bandante Vampirella avec laquelle il partage le chant, Snowy lâche 14 titres, dont certains ne se limitent qu'à de courts interludes, parfois plus convaincants que les chansons qu'ils encadrent (le lugubre "Bon Voyage Mutherfucker !", malsain à souhait), inégaux mais accrocheurs. Quand le groupe ne fait que survoler son concept ("Verbal", "Hitmusic For Hitmen"), il sombre dans une banalité fâcheuse, mais lorsqu'il joue à fond la carte horrifique et perverse, comme sur les efficaces "Munsters", "My Ride Into Afterlife" ou le quasi doom et agonisant "The Master, The Servant And The Slave", il atteint sa cible. Enrobé d'un son bien heavy et presque sale par moment, Demi Monde Bizarros fixe le style que ses prédécesseurs ont esquissé et, ce faisant, apparaît comme l'opus le plus abouti de Notre Dame, dont la durée trop courte de la plupart des morceaux lui confère toutefois un goût d'inachevé. (29.04.2007) ⍖⍖
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