Réalisé par Jacques Tourneur (Rendez-vous avec la peur, entre beaucoup d’autres), La flèche et le flambeau demeure probablement une des plus belles réussites du film d’aventures produit par Hollywood durant les années 50. Emmené par un Burt Lancaster tel qu’en lui-même, déchaîné et acrobatique, le film dévide une trame plus ou moins identique à celle des Aventures de Robin des Bois (1938) de Michael Curtiz dont il recycle par ailleurs les décors. En effet, le personnage interprété par Lancaster se rapproche beaucoup de Robin des Bois, luttant comme lui depuis une forêt contre l’oppresseur. Même si le style s’avère différent, les scènes à l’intérieur du château, visuellement superbes, ne sont pas sans présenter des similitudes. Bien sûr, La flèche et le flambeau n’invente rien – encore que ce père cherchant à récupérer son fils se veut plus étonnant et moderne qu’il n’y paraît – et reste fidèle aux conventions du genre (héros athlétique et charmeur, méchant détestable, duel qui les oppose en fin de parcours) mais, conduit par Tourneur qui connaît toutes les ficelles, il constitue un spectacle superbe, bondissant et somptueux, lequel se hisse quasiment au niveau du chef-d'œuvre de Michael Curtiz.
Si on peut regretter une distribution sans grand panache, on se consolera par la présence de la sculpturale Virginia Mayo, ses formes généreuses, son étrange regard qui n’appartient qu’à elle. Bref, tout y est : l’action la romance, l’humour, l’émotion… 88 minutes de pur bonheur sans esbroufe ni prétention, si ce n’est celle de divertir sans scène superflue. A l’époque, les cinéastes n’avaient pas besoin de deux heures (ou plus) pour emballer une bonne histoire, contrairement à leurs héritiers dont les films d’aventures ont généralement tendance à traîner en longueur. A noter que Burt Lancaster sera à l’affiche d’un autre classique du genre, Le corsaire rouge (1952) de Robert Siodmak, un divertissement bien plus humoristique et léger que La flèche et le flambeau, plus sombre mais plus réussi sans aucun doute. (2001) ⍖⍖⍖
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