KröniK | Mike Oldfield - Hergest Ridge (1974)


Reprenant la formule qui lui a si bien réussi avec son premier (!) album, le désormais légendaire Tubular Bells, Mike Oldfield propose avec Hergest Ridge une rondelle en tout point conforme à ce que l'on peut alors attendre du génie britannique. Certes, l'effet de surprise ne joue plus, mais ces deux (très) longues pièces recèlent suffisamment de fulgurances pour que leur écoute procure autant de plaisir et de frissons que celle de son prédécesseur. Comme à l'accoutumée, Oldfield s'est chargé quasiment de tout sur cet album, de la production à son interprétation. A ce titre, la liste des instruments tenus par le musicien, longue comme le bottin se révèle pour le moins impressionnante. Et comme pour Tubular Bells, Hergest Ridge est divisé en deux mouvements majoritairement instrumentaux d'une vingtaine de minutes chacun, dans la plus pure tradition des années 70. Sans doute moins immédiat que son ainé d'un an (si tant est que celui-ci le soit) - il faut dire que  les premières notes, immortalisées par le film L'exorciste, y sont pour beaucoup - , ce deuxième opus s'apprécie de fait sur la longueur. 


Il faut prendre le temps de s'immerger totalement dans ce périple introspectif qui vous emporte très haut dans un monde empreint d'une immense sérénité. Moins sombre, moins mélancolique que son prédécesseur, Hergest Ridge, dominé par les interventions à la guitare et au synthétiseur Moog du maître des lieux (le second segment notamment), est une œuvre superbe, planante et envoûtante, dont l'extrême complexité n'étouffe jamais la délicatesse de touche. Si le premier pan se veut limpide comme un lac d'azur au petit matin, le deuxième est plus diversifié, illuminé qu'il est par ce chœur de toute beauté et par cette brutale éruption au rythme plus enlevé, dans sa dernière partie, en total contraste avec le reste du disque. Au final, Mike Oldfield creuse donc le même sillon qu'il a entamé avec Tubular Bells, mais sans oublier de l'approfondir et d'explorer de nouvelles pistes, démontrant par la même, que son premier essai n'était pas une exception. Mieux, Hergest Ridge remportera encore davantage de succès, imposant encore un peu plus l'art si singulier d'un musicien alors au somment de sa créativité. (15.04.2007) ⍖⍖⍖

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