A l'écoute du sublime et poignant "Lifelines Of Depths", en guise d'ouverture, et que précède une courte intro, on jurerait presque entendre des inédits gardés au chaud par The Gathering, depuis la double salve Madylion / Nighttime Birds : mêmes riffs plombés et racés, un chant de sirène aérien quasi identique. En réalité, il s'agit juste du premier album d'Octavia Sperati, entité norvégienne qui a la particularité de n'abriter dans ses rangs que des femmes ce qui, depuis les ancêtres Girlschool, Vixen et consorts, n'est plus très fréquent. Mais ces cinq Scandinaves ont eu la chance pour démarrer leur carrière sous les meilleures auspices, de voir une bonne fée se pencher sur leur berceau. Une signature sur le prestigieux label Candlelight, la présence du cultissime Pytten (qui rappelons-le, a produit tous les groupes de black norvégien du début des années 90) et de Arve Isdal (Enslaved) derrière la console, sans oublier l'intervention du leader de la formation précitée, Ivar Bjornson, sur le titre "Without Air" participent d'une lisibilité médiatique qu'Octavia Sperati aurait sans doute eu bien du mal à accrocher sans cela.
Pour autant, et si les jeunes femmes n'inventent rien, reconnaissons que Winter Enclosure se révèle être une très agréable surprise. Sorties de nulle part, elles maîtrisent déjà parfaitement leur gothic doom, lourd et glacial, drapé dans cette mélancolie toute norvégienne, et que possèdent également, bien qu'ils la déversent d'une autre manière, Madder Mortem, Skumring ou Atrox. Proche des Hollandais de The Gathering (surtout pour la prestation vocale de Silje), le groupe emprunte aussi, avec parcimonie cependant, à Evanescence, comme le démontre le puissant "Hymn / Hunting Eye", mais il n'hésite pas non plus à recourir à des riffs ultra pesants (le versatile "Below Zero" et ses notes de piano fantomatiques). Séduisants, tous les titres font mouche et possèdent leur univers propres, offrant à celui qui les savoure l'assurance de passer un bon moment. Loin du gothic mielleux et téléphoné que pondent à la chaîne nombre de groupe de metal à chanteuse, Octavia Sperati a une carte à jouer ; celle d'occuper la place jadis défendu par The Gathering et que ceux-ci ont depuis longtemps déserté. Des demoiselles à suivre de près et pas seulement pour leur physique avantageux (du moins pour certaines)… (20.04.2007) ⍖⍖⍖
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