CinéZone | William A. Seiter - La fiancée imprévue (1935)


La fiancée imprévue fait partie de ces comédies romantiques comme Hollywood en fabriquait à la chaîne dans les années 30. L’histoire est invraisemblable : un riche constructeur automobile, fiancé à une femme de la haute société qu’il n’aime pas tellement s’échappe d’une vie qui l’étouffe en se faisant passer pour un majordome aux côtés d’une cuisinière censée être son épouse, auprès d’un bandit qui vient de les embaucher. Le dénouement est convenu : il finira par trouver enfin le bonheur en épousant celle qu’il aime vraiment après qu’un inévitable malentendu les ait éloigné l’un de l’autre. Technicien servile, William Seiter (Roberta avec le couple Fred Astaire / Ginger Rogers, Panique à l’hôtel avec les Marx Brothers) n’est pas Ernst Lubitsch et encore moins Frank Capra, auquel la Colombia a d’ailleurs indûment attribué la production pour d’évidentes raisons financières, son film est dénué de la profondeur psychologique et de la richesse comique des grands classiques de la comédie américaine dont il est un simple produit, aussi aimable qu’inoffensif, vierge de tout imprévu qui pourrait nous surprendre. 


Mais, en ne s’embarrassant d’aucun superflu, La fiancée imprévue fonce à un rythme soutenu, serré dans un format très court - 71 minutes – suffisant. Les dialogues sont impeccables, les seconds rôles également, plus particulièrement Lionel Stander en homme de main rusé. Et surtout, il y a Herbert Marshall et Jean Arthur. Une romance entre l’éternel Droopy distingué et la pétillante actrice, incarnation de la femme des années 30, moderne et indépendante, ne se refuse tout simplement pas. Séduisant, le couple fonctionne à merveille,  quand bien même son rôle ne permet pas à la comédienne de briller comme elle le fera dans les chefs-d'œuvre qu’elle tournera par la suite, de L’extravagant Mr Deeds (1936) à Monsieur Smith au sénat (1939) de Frank Capra sans oublier Seuls les anges ont des ailes (1939) de Howard Hawks. Grâce à son absence de prétention, il résulte de If You Could Only Cook une comédie charmante qui mérite largement d’être (re)découverte. (04.01.2024) ⍖⍖⍖


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