KröniK | Orphanage - Oblivion (1995)


Le milieu des années 90 a été le théâtre d'une véritable révolution au sein du landerneau metal, celle de l'entrée des femmes dans une musique jusqu'alors réputée pour sa virilité et sa masculinité. Certes, il y eut bien les Doro, Lita Ford et autre Lee Aaron, mais ces dernières se contentaient très souvent de reproduire ce que faisaient les mecs. Certes, il y eut aussi le recours parcimonieux à des voix féminines dans le metal extrême, chez Celtic Frost, Paradise Lost ou Anathema, pour ne citer que quelques exemples parmi les plus significatifs. Mais c'est réellement à partir de 1995 que les femmes commencent à jouer un rôle fondamental au sein d'un courant musical où on ne les aurait pas imaginer prendre une telle importance. Dans le sillage des Norvégiens de The 3rd And The Mortal ou des Hollandais (déjà !) de Maleficium, de nombreux groupes s'articulant autour d'une chanteuse, émergent alors : The Gathering (qui existait depuis longtemps, mais dont les deux premiers essais, de piètre qualité de surcroît, étaient encore défendus par un chanteur, accompagné il est vrai par une demoiselle, sans grand talent toutefois) et son album Mandylion, Theatre Of Tragedy et sa première offrande éponyme et donc Orphanage, dont Oblivion constitue les débuts discographiques. 


Encore très marqué par le death metal, ce dernier est un des premiers à œuvrer dans le gothic metal tel qu'on l'entend à l'époque, c'est-à-dire, pourvu de racines extrêmes qui font plus qu'affleurer à la surface, des tempos lourds qui n'ont rien à envier au doom et, bien sûr, un duo vocal entre grognements masculins (assurés par George Oosthoek) et voix féminine épurée (celle de Martine van Loon), pour adoucir tout ça et créer ainsi un contraste efficace entre violence et délicatesse. Oblivion se veut donc nettement plus brutal que les disques de ses confrères, lesquels accordent une place beaucoup plus grande à leur naïade. Plus proche du Gothic de Paradise Lost, Orphanage conserve comme clé de voûte de son édifice les vocalises caverneuses, reléguant sa chanteuse au rang d'accessoire, quand bien même celle-ci se révèle plus présente que dans les productions extrêmes d'autrefois. Néanmoins, à l'instar du gang d'Anneke, mais dans une moindre mesure cependant, Orphanage aura une incontestable influence sur la scène hollandaise. Within Temptation, After Forever et Epica sont là pour le démontrer. Il est d'ailleurs intéressant de constater que les Pays-Bas, naguère peu réputés pour cette musique, ont enfanté la plupart des groupes majeurs de ce que l'on nomme aujourd'hui maladroitement, metal à chanteuse. (26.03.2007) ⍖⍖

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