CinéZone | Sergio Garrone - Le Amanti Del Mostro (1974)


Si ses westerns, Une longue file de croix (1969), Django le batard (1969) ou Abattez Django le premier (1971) notamment, jouissent d’une petite réputation auprès des amateurs, Sergio Garrone s’est également essayé avec guère plus de réussite qu’un Demofilo Fidani, au film de guerre (Ici Londres… La colombe ne doit pas voler), au Women In Prison (L’enfer des femmes), au poliziottesco (L’important c’est de tuer), à la comédie érotique (Sans peur et sans culotte) et même à la nazisploitation (Horreurs nazies, Le camp des filles perdues). L’horreur gothique lui inspire (un bien grand mot) également deux films, La Mano Che Nutre La Morte et Le Amanti Del Mostro, qui possèdent la particularité d’avoir été tournés en même temps pour le compte du producteur turc Sakir Sözen et de partager comédiens, décors voire même certaines scènes ! Mais en 1974, le genre a plus qu’un pied dans la tombe et il ne faut pas attendre de Sergio Garrone qu’il en restaure le lustre passé. 


Puisant sans vergogne aussi bien dans Frankenstein que dans Dr Jekyll et Mr Hyde, Le Amanti Del Mostr doit tout, comme son frère jumeau, à la « performance » de Klaus Kinski lequel, troque peu à peu un jeu étonnamment sobre et presque doux, pour le registre halluciné qu’on lui connaît. Roulant des yeux, éructant sans limites, il n’a pas besoin de maquillage pour incarner ce docteur tourmenté (on ne sait trop pourquoi) qui, après avoir repris les expériences de son défunt beau-père (nommé Ivan Rassimov !), se transforme en monstre sanguinaire  et sème la terreur dans la campagne environnante. Selon son habitude, il bouffe l’écran comme la minette d'une femme. Face à lui, les autres comédiens sont inexistants, à l’exception de la magnifique Katia Christine qui offre (un peu) ses charmes dénudés. Seul le couple qu’il forme retient l’attention de Le Amante Del Mostro torché sans imagination par Sergio Garrone et dont les décors, en dehors du château, semblent bizarrement être ceux d’un western. La fin est bâclée comme si le tournage devait impérativement s’arrêter, faute de pognon et de temps. Aussi obscur que mineur, ce film d’horreur gothique italien ne mérite guère d’être vu que pour son monstre d’acteur. (19.04.2024) ⍖⍖


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