KröniK | Pale Forest - Exit Mould (2001)

Qui dit metal à chanteuse, ne veut pas forcément dire gothic pompeux avec voix de castra et orchestrations vomies par un clavier Bontempi. Non, cette mouvance aujourd'hui en vogue revêt une réalité bien plus vaste. Parmi les multiples branches qui la composent, une des plus intéressantes, car moins stéréotypées, est celle qui emprunte la voie du metal atmosphérique et dont l'un des instigateurs demeure The Gathering. Jeune groupe norvégien, Pale Forest suit les traces de son ainés hollandais, avec un savoir-faire évident, à défaut de génie. Exit Mould est sa deuxième cuvée et ne pourra qu'émouvoir les amateurs de douces mélopées, parfois musclées, toujours pleines de délicatesse. Comme souvent dans le genre, la clé de voute de l'édifice repose essentiellement sur le talent (ou pas) de la vocaliste. Pas de souci à ce niveau là pour Pale Forest qui a trouvé en Kristin Fjellseth, blonde et plantureuse, la perle rare. Sa voix de petite fille, aérienne et angélique semblant survoler l'ensemble, est pour beaucoup dans le charme certain que possède cette collection de chansons émotionnelles et douloureusement belles. 

Elle les enveloppe d'un voile mélancolique, très scandinave, que des notes de piano distillées avec parcimonie viennent par moment accompagner (comme sur le bouleversant "Nine-Eight"). Les titres sont majoritairement mid-tempo, lents, plus proche du rock atmosphérique que du metal à proprement parler. Certains d'entre eux déversent leur quota de plomb, un peu à la manière du The Gathering de l'ère Mandylion / Nighttime Birds (l'envoûtant "The Pale Suit Of Drunkenness", le puissant "Holy Summer"), mais Exit Mould manque tout de même un peu de couilles. Paradoxalement, c'est peut-être lorsqu'il mise davantage sur la tristesse d'atmosphères délicatement dessinées et le calme diaphane que le groupe fait mouche, ce que le morceau éponyme illustre bien. Prometteur, Pale Forest se doit maintenant de confirmer l'impression globalement positive laissée par cet album, ce que la rareté de ses prestations scéniques (hormis une tournée avec la bande d'Anneke) et l'attente interminable d'un véritable successeur à Exit Mould rendent cependant difficile à concrétiser. (11.03.2007) ⍖⍖