Frédéric Beigbeder - L'amour dure trois ans (2012)


Archétype du (mauvais) écrivain bobo évoluant dans cet entre-soi parisien détestable, vaguement intello et surtout très nombriliste, Frédéric Beigbeder ne suscite pas tellement de sympathie. Sa première réalisation, L’amour dure trois ans, se veut malheureusement à son image, narcissique et prétentieux, ce que confirme déjà le simple fait d’avoir voulu jouer au metteur en scène tel un caprice de nanti. Au moins 99 francs, tiré de son moins mauvais bouquin, bénéficiait du savoir-faire d’un véritable cinéaste (Jan Kounen). Il aurait donc été plus inspiré de confier également l’adaptation du dernier volet de sa trilogie amoureuse avec pour héros Marc Marronnier à quelqu’un dont c’est le métier. 


L’amour dure trois ans aurait-il été plus réussi pour autant ? Ce n’est pas évident car ce qu’il raconte, aussi vain que puant, n’est en vérité guère intéressant, sorte de Quand Harry rencontre Sally à la française, en beaucoup moins drôle toutefois. On pense aussi à Woody Allen mais Beigbeder ne possède pas une once de l’esprit de l’auteur d’Annie Hall. Par conséquent, on se fiche très vite des tracas amoureux artificiels de ces bobos franchement antipathiques. L’humoriste Gaspard Proust, fidèle à lui-même en alter égo de l’écrivain et une Louise Bourgoin tout en séduction riante et coquine sont les seules raisons de s’attarder pendant 98 (pourtant longues) minutes sur cet essai peu attachant commis par un apprenti réalisateur déjà ivre de son (absence) de talent. (07.05.2024) ⍖


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