L'habit ne fait pas le moine, dit-on. Cette maxime, dont tout le monde a oublié qui l'a inventée, convient très bien à ce nouvel album de Paramaecium. Tout depuis son titre jusqu'à sa pochette montrant une forêt enneigée, pue le black metal à des kilomètres à la ronde. Or il n'en est rien. Cet obscur groupe qui nous vient du pays des kangourous (et oui, il n'y a pas qu'AC / DC et Rose Tatoo en Australie !), donne plutôt dans le doom death, celui gravé dans le granit par le triumvirat de la perfide Albion de la première moitié des années 9O : My Dying Bride, Anathema et Paradise Lost, mâtiné d'une louche de Cathedral. Il y a pire comme référence. Même si quinze ans après ces hauts faits d'armes, la plupart des bâtisseurs de cette chapelle ont déserté les rangs, on se rend compte quelle influence ces groupes ont pu avoir sur la scène metal. Partant de l'Angleterre, épicentre du phénomène, le doom death a ensuite déployé ses ramifications à travers toute la planète. Installé aux antipodes, qui ne possèdent pourtant pas les apparats tant culturels que géographiques, propices à l'essor du genre, Paramaecium est là pour le prouver. Exhuming Of The Earth, que les Australiens nous ont offert en 1993 donnait réellement l'impression d'être un pur produit estampillé doom death anglais.
S'il reste dans la droite lignée de celui-ci, Within The Ancient Forest enrichit la palette du groupe : voix féminines davantage présentes, recours à divers instruments tels que violon, flûte, clavecin, guitare acoustique. Du coup, on pense désormais beaucoup à la scène scandinave, et notamment à aux débuts de Theatre Of Tragedy (pour le chant diaphane), voire à Tristitia, pour la lourdeur pétrifiée et le caractère acoustique. On touche là du doigt la faiblesse récurrente de la majeure partie des formations qui se sont engouffrée dans la brèche ouverte par leurs ainés : un savoir-faire incontestable, mais une originalité aux abonnés absents. Bref, Paramaecium fait dans la série B, ce qui n'a rien de péjoratif. Cette remarque posée, il faut bien admettre que les gars, en élèves studieux et appliqués qu'ils sont, délivrent un travail tout à fait honnête, à défaut d'être essentiel. Les sept morceaux qui structurent Within The Ancient Forest passent tous comme une lettre à la poste, notamment "Of My Darkest Hour", mais s'avèrent néanmoins un peu monotones. Certes, le monolithisme est une vertu (?) très souvent revendiquée dans le genre, mais peu de groupes savent l'utiliser. Un disque solide donc mais dépourvue de l'étincelle qui fait d'un bon album, un millésime unique, ce qui est un peu à l'image de Paramaecium, dont on ne s'étonnera pas qu'il ne soit jamais parvenu à s'extraire de l'ornière de le seconde zone.(27.03.2007) ⍖⍖
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