Jeff Lieberman - Survivance (1981)


Jeff Lieberman jouit d’une petite réputation dans l’horreur pelliculée grâce à La nuit des vers géants (1976), Blue Sunshine (1977) et dans une moindre mesure Survivance. Celui-ci évolue à la lisière du slasher et du survival. Un groupe d’amis part faire du camping dans la montagne où sévissent les monstres consanguins d’une famille d’arriérés, périple qui débouche sur un cauchemar. Ce sujet et son traitement rappellent beaucoup d’autres films, de Massacre à la tronçonneuse pour la gueule masquée du dégénéré qui se balade une machette à la main à Délivrance auquel est emprunté son cadre naturel hostile, sans oublier La colline a des yeux et ses bouseux assoiffés de sang. Survivance n’invente donc rien et, plus grave, passé une amorce bien rude, dévide son récit platement sans jamais renouer avec cette intensité furieuse qui augurait d’un film bien charcleux. 


Malgré le petit charme qu’il dégage et la beauté accidentée de ces forêts montagneuses au fond desquelles survivent d’inquiétants péquenots, l’œuvre déçoit. Sa seule originalité est finalement d’avoir inversé les rôles entre Warren (Gregg Henry), présenté comme le chef, et sa copine Constance (Deborah Benson), le premier révélant peu à peu sa faiblesse et sa couardise, la seconde gagnant en féminité désirable au fur et à mesure qu’elle démontre force et courage. C’est métamorphosée qu’elle terrasse l’un des deux tarés sous les yeux effrayés de son compagnon dont la blessure est aussi bien physique que métaphorique. Châtré, il n’est plus le mâle alpha mais la pauvre victime. Et s’il sort vivant de cette épreuve, sa virilité est définitivement entamée et sa domination au sein du couple, compromise. Survivance est un slasher féministe avant l’heure.  (07.10.2024) ⍖⍖


Commentaires

Random posts

En vrac

Plus d'éléments

Goddess

Accueil