Les chevaliers du démon doit être pris pour ce qu’il est, un film d’aventures en mode cape et d’épée et non la bacchanale horrifique que promettaient autant son titre que la présence de Peter Cushing et la signature de Jimmy Sangster, scénariste emblématique de la Hammer. Le Hellfire Club, qui a réellement existé dans l’Angleterre du XVIIIème siècle et inspirera également plus tard un épisode fameux de Chapeau melon et bottes de cuir (Le club de l’enfer réalisé par James Hill), n’est qu’un prétexte, réduit essentiellement à la scène d’ouverture. Point d’orgie satanique à l’écran et à peine une très inoffensive pointe d’érotisme que distillent Adrienne Cori et Kai Fisher. Quant à Cushing, en avocat rusé, il ne tient qu’un rôle secondaire néanmoins savoureux.
L’ensemble se révèle donc très (trop) sage, dans un style qui louche sur les grands classiques hollywoodiens (Les contrebandiers de la Moonfleet par exemple) cependant vernit de cette patine anglaise verdoyante mais ne fait pas pour autant des Chevaliers du démon un mauvais film. Bien au contraire, plastiquement superbe, il s’agit d’un beau livre d’images, jamais ennuyeux, plein de fougue et de mouvement, peuplé de ces aristocrates décadents chers aux œuvres de la Hammer dont The Hellfire club n’est curieusement pas issu car produit par ses concurrents Robert S. Baker et Monty Berman (qui l’ont par ailleurs réalisé et photographié). Après Jack l’Eventreur (1959), ils récidivent derrière la caméra, sans encore une fois faire preuve d’un talent égal à celui d’un Terence Fisher dont on imagine la force noire et la tension qu’il aurait pressées d’un tel sujet riche en promesses sanglantes et sensuelles que le duo peine à satisfaire en dépit d’un travail très honnête. (13.09.2024) ⍖⍖
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